Poursuivant l'audition des membres du gouvernement, le chef de l'Etat a examiné le rapport du ministre de la Santé sur l'état du secteur. Dans une conjoncture marquée par la prolifération d'épidémies, le manque de prise en charge médicale de qualité, le département de M.Tou présente un rapport plutôt positif. Tout en affirmant que l'espérance de vie des Algériens est de 76 ans par la baisse substantielle de la mortalité maternelle et de la mortalité infantile, le rapport de M.Tou n'hésite pas à faire état de «recul des maladies transmissibles et l'expansion des maladies non transmissibles dans les structures des décès.» Pas un seul mot sur les épidémies qui ont frappé le pays au cours des dernières semaines. En matière d'accueil et d'humanisation, «les actions entreprises ont porté sur l'amélioration de la qualité de la prise en charge des usagers de la Santé, la formation des agents de la fonction hôtellerie hospitalière.» Pourtant dans son intervention ce qui contredit le rapport du ministre-le président de la République a appelé à «promouvoir des programmes de prévention médicale larges, l'amélioration de la qualité de l'accueil des malades, leur prise en charge et la promotion de l'humanisation au sein des institutions de santé.» Ce qui confirme que ces objectifs sont loin d'être atteints. Le chef de l'Etat a par ailleurs appelé son hôte à densifier les centres de santé, les polycliniques, le réseau des salles de soins...l'élargissement des centres anticancéreux et la création d'un institut du coeur. Ce programme anti-cancer bénéficie d'un financement conséquent et spécifique dont 20,5 milliards de DA pour le médicament, 30 milliards de DA pour les équipements et 400 millions de DA pour la formation. Pour ce qui est de la lutte contre le tabagisme, Amar Tou a rappelé la ratification de la convention cadre de l'OMS, de la mise en oeuvre effective du décret fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit (hôpitaux, avions, bureaux de postes,...). Ce qui n'est pas le cas d'autant plus que le décret en question n'est pas appliqué sur le terrain. Le chef de l'Etat a également requis des responsables du secteur l'élargissement du contrôle à tous les niveaux du système de santé. Il est donc clair que le rapport de M.Tou ne reflète pas la réalité. Le marasme au quotidien enduré par les patients dans les structures publiques illustre parfaitement les dysfonctionnements du système de santé publique en Algérie. Quant à la situation épidémiologique c'est tout un autre débat.