La neutralisation de cinq terroristes à Kenitra a été possible grâce à une coordination entre les services de sécurité espagnols, algériens et marocains. Telle une pieuvre, quelques années auront suffi à Al Qaîda pour étendre ses tentacules dans toutes les directions. Son «arme», des islamistes activant au sein des organisations d'El takfir oua el hidjra, El djihadia salafia marocaine et récemment le Gspc. S'agissant du Grand Maghreb, il faut savoir qu'El takfir oua el hidjra a formellement adhéré en 1990 au FIS dissous. Mais tout en conservant une grande autonomie de manoeuvre. La connexion entre les organisations terroristes marocaines et le Gspc, désormais affilié à ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique, a donné naissance à des cellules exceptionnellement redoutables au Maroc. Elles activent dans la plus grande discrétion avec la complicité de certains hauts dignitaires du Royaume chérifien. La menace de ces cellules s'est particulièrement fait sentir dès l'arrestation, avant-hier, de cinq terroristes à Kenitra au Maroc, lesquels obéissent selon toute vraisemblance à la stratégie criminelle d'Al Qaîda, pilotée par Mohamed Raha et les frères Benyaïche, activement recherchés par les autorités sécuritaires marocaines. La neutralisation de ces cinq terroristes, ont souligné des sources marocaines, a été possible grâce à une coordination du renseignement entre les services de sécurité chargés de la lutte antiterroriste, espagnols, algériens et marocains. D'ailleurs, on croit savoir que ce travail a permis aux mêmes services d'éviter plusieurs attentats devant être perpétrés en Algérie, au Maroc et en Espagne. C'est dans ce même cadre qu'une cinquantaines de cellules, dont dix ont été qualifiées de particulièrement dangereuses, ont été démantelées par les autorités militaires marocaines, dans différentes régions du Maroc. Celles-ci tissent même d'étroites relations avec le Gspc. Certains aveux de repentis en Algérie, ont permis aux services de sécurité des trois pays de suivre des pistes et remonter jusqu'aux groupes de soutien. La menace terroriste est cependant omniprésente. Les groupes terroristes, activant au Maghreb, présumés affiliés à Al Qaîda, se sont engagés dans «l'import-export» de volontaires. En effet, des sources généralement bien informées, ont soutenu que de toute évidence, du moment que des terroristes marocains ont réussi à prendre la destination des maquis algériens, il est clair que des terroristes algériens ont traversé les frontières pour rejoindre le Maroc. Par ailleurs, nos sources ont tenu à souligner que la coordination du renseignement entre l'Algérie et les Etats concernés par la lutte antiterroriste, n'impliquera aucunement les autorités militaires algériennes dans une lutte transnationale, en l'absence d'une définition claire du terrorisme, ce qui a été signifié par le ministre des Affaires étrangères, M.Medelci. «La définition du terrorisme doit dissocier clairement la lutte des peuples contre l'occupant de la lutte antiterroriste et éviter de faire l'amalgame entre ce phénomène qui n'est pas propre à l'Algérie et toute religion», indique le chef de la diplomatie algérienne.