La première édition du forum «A tout lecteur un livre», organisé par le Syndicat national des éditeurs du livre (Snel), en collaboration avec la Radio nationale, s'est tenue jeudi au Centre culturel Aïssa-Messaoudi avec la participation de plusieurs auteurs. L'écrivain Rachid Boudjedra, lors de cette rencontre à laquelle ont assisté des universitaires et des hommes de lettres, a donné un aperçu de son écriture, à travers notamment son dernier ouvrage intitulé Hôtel Saint-Georges, paru aux éditions El Gharb d'Oran. «Le romancier doit être poète, s'il n'est pas poète, il ne peut pas être romancier», a estimé Rachid Boudjedra, ajoutant que ce qui l'intéresse dans ses écrits, «c'est l'être humain». L'écrivain et chercheur en agronomie Mohamed Lyès Mesli, pour sa part, a présenté son livre L'Agronome et la terre, dans lequel il expose la problématique de l'agriculture en Algérie. «La production agricole est liée au problème de l'eau», a affirmé le spécialiste qui a cité, entre autres problèmes, celui du foncier, de la gestion «parcimonieuse» de la terre, des titres de propriété, de la semence. L'universitaire Makhlouf-Boukrouh, spécialiste du 4e art, a fait un état des lieux du théâtre, estimant qu'il y a un «potentiel important» dans ce domaine, mais que «la faiblesse réside dans la formation et la distribution». Il a rappelé, à cette occasion, le rôle joué par le théâtre dans l'éveil de la conscience nationale durant la Révolution nationale. Le Dr Keltoum Belmihoub, psychologue et auteur d'un livre intitulé La Stabilité conjugale, a évoqué les conditions objectives et subjectives poussant à la rupture au sein du couple, dont l'absence de communication. «Le mariage doit être établi sur des bases solides pour qu'une famille soit stable», a souligné le chercheur. De son côté, l'universitaire Mohamed Sari a parlé de son expérience de traducteur en évoquant les ouvrages de Yasmina Khadra, Les Sirènes de Baghdad et Les Hirondelles de Kaboul qu'il a traduits du français vers l'arabe. «J'ai essayé d'être aussi fidèle que possible pour garder son authenticité à l'oeuvre», a fait remarquer Mohamed Sari, insistant sur l'importance de «reprendre le contexte social» dans l'opération de traduction. Saâd Benziane, journaliste et écrivain, a évoqué dans son intervention les crimes commis par l'ex-préfet de Paris, Maurice Papon, le 17 octobre 1961. L'écrivain, qui a rendu hommage aux victimes du 17 Octobre 1961, a déploré le fait que très peu de publications ont été consacrées à cet événement. «Il n'y a pas eu assez d'écrits sur ces crimes commis par la police coloniale», a indiqué Saâd Benziane.