Pour avoir de plus amples informations, nous nous sommes rapprochés de la direction de l'emploi de la wilaya de Annaba dont le premier responsable M.Chérif Nadji a bien voulu répondre à nos questions: L'Expression: M. le Directeur, les jeunes affluent chaque jour, il y a foule devant vos bureaux, comment expliquez-vous cela? M.Chérif Nadji: Cela s'explique par le fait que le contrat préemploi donne la possibilité au jeune d'acquérir de l'expérience dans son domaine avec, à la clé, une éventuelle permanisation s'il répond aux attentes de l'employeur. Ainsi, depuis notre installation à la tête de cette institution, nous avons pu placer 11.500 jeunes dont 1200 ont été permanisés. De ce point de vue, nous occupons la première position au niveau national avec un taux avoisinant les 26%. Rien qu'en 2007, nous avons inséré dans les entreprises publiques et privées, activant dans différents secteurs de l'économie 3590 primo demandeurs d'emploi. Cela s'explique aussi par le fait que le quota de postes préemploi alloué à la wilaya ne couvre que près de la moitié de la demande, nous recevons 2300 postes pour une demande qui dépasse les 5000 par an. Il y a actuellement 2800 diplômés de l'année 2006 qui attendent et auxquels viennent s'ajouter 3600 sortants en 2007. Nous faisons notre possible pour y faire face, mais cela reste insuffisant. Comment se fait le tri des demandes formulées par les jeunes universitaires? Cette sélection se fait selon la priorité, les besoins formulés par les futurs employeurs selon le secteur d'activité, l'ancienneté du diplôme, et les cas sociaux (par exemple, un couple qui ne travaille pas) Alors comment se fait-il qu'il y ait eu des contestations des listes des jeunes retenus pour bénéficier des contrats préemploi? Je défie quiconque de prouver qu'il y ait eu des passe-droits ou favoritisme dans le traitement des dossiers. Nous travaillons dans la transparence et nous veillons à ce qu'il y ait équité et justice pour tous. Vous avez parlé de priorité pour les diplômés, il y a plus de 3 ou 4 ans. Nous en avons rencontré des jeunes dont les diplômes datent de 2003 et 2004 et qui n'ont pourtant pas été placés. Comment cela se fait-il? Ils ne sont pas inscrits à temps, ils doivent avoir travaillé avant ou alors ce sont des couples qui ont divorcé, le conjoint, c'est-à-dire, l'épouse qui ne travaillait pas se met à chercher un emploi et vient s'inscrire auprès de nos services. Ces cas ne sont pas nombreux, nous en avons recensés entre 150 et 200 que nous allons essayer de placer dès la réception du budget 2008. Nous avons appris que des jeunes que vous avez placés dans le cadre du contrat préemploi n'ont pas été payés depuis avril 2007 quelle en est la cause? Le quota initial prévu était de 4300 postes, nous n'avons reçu que 2300, aujourd'hui, nous nous retrouvons avec 1200 jeunes qui attendent toujours d'être payés. Nous avons saisi l'ADS à plusieurs reprises, mais jusqu'à présent, nous n'avons rien reçu, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour régler cette situation le plus tôt possible. Au vu de l'intérêt tout particulier que portent à la jeunesse le président de la République et le gouvernement, que compte faire votre institution pour aider cette frange de la population qui, aujourd'hui ne croit plus en rien et qui a perdu tout espoir? Nous sommes prêts à tout pour aider les jeunes, ce sont nos enfants, c'est l'avenir du pays, nous avons des idées, beaucoup d'idées, il nous faut des moyens surtout financiers pour les concrétiser, mais quelles que soient les difficultés, nous continuerons à faire notre devoir.