Le suicide et la harga constituent le «menu» quotidien de cette jeunesse livrée à un sort des plus dramatiques. Le chômage, l'avenir incertain, l'absence de perspectives, et la liste est longue à énumérer, hantent les esprits des jeunes Algériens. Le constat est irréfutable. Les pouvoirs publics sont désormais conscients de cette réalité. Ils sont donc interpellés à redoubler d'efforts. Le suicide et la harga constituent le «menu» quotidien de cette jeunesse livrée à un sort des plus dramatiques. A ces fléaux s'ajoutent la consommation et le trafic de drogue et la criminalité. La dernière sortie du président de la République est plus que significative. La sonnette d'alarme est tirée et une réflexion s'impose. A l'instar du reste du pays, la jeunesse d'Oran est sévèrement touchée. Des dizaines de promotions sortent chaque année de l'université et s'en vont vers des destinations inconnues. Les plus chanceux arrivent à décrocher un poste d'emploi permanent tandis que d'autres observent de longues queues devant les guichets da la direction de l'emploi dans l'espoir d'obtenir la fameuse carte bleue. Cette année, selon des sources fiables, plus de 80 personnes entre médecins et dentistes, ont sollicité des recrutements dans le cadre de l'emploi. Ces derniers, selon nos sources, ont reçu le quitus en vue d'être déployés sur l'ensemble des infrastructures sanitaires d'Oran. Une première dans les annales. Car, selon toujours nos sources, jusque-là, seuls les diplômes des filières littéraires sollicitaient le préemploi. Ce recours est expliqué par le défaut, cette année, de postes budgétaires permanents au niveau des structures sanitaires d'Oran. Plusieurs de ces médecins sont sceptiques quant à leur «permanisation», après deux années d'exercice dans le préemploi. Les pouvoirs publics sont, soi-disant, résolus à préserver ces jeunes et les générations actuelles et futures des indicibles difficultés. Seulement, c'est au niveau de ce secteur où se conjuguent à la fois la frustration et espoirs de cette jeunesse. A Arzew, une image des plus écoeurantes s'offre quotidiennement, devant les portails de Rto Transport et la raffinerie de la Sonatrach. Des jeunes se regroupent et demandent de l'emploi. Aussi, les guichets de l'Ansej, Angem, Cnac ne désemplissent pas. Idem au niveau des banques, où des jeunes demandeurs de crédits viennent quotidiennement s'enquérir de l'état d'avancement de l'étude de leurs dossiers. Les blocages administratifs et les effets pervers de la bureaucratie sont légion. «Il te faut des connaissances pour que ta demande soit accordée, surtout au niveau des banques», a déploré un jeune homme qui ajoute: «Il te faut présenter une rame de papiers pour te faire délivrer une minable autorisation». Une évidence et une triste réalité à ne pas ignorer. La bureaucratie qui gangrène l'administration règne en maître des lieux. Ce qui renseigne que l'Algérie et l'Algérien ne sont toujours pas sortis de l'auberge. Si l'on ajoute à cela les lenteurs prises quant à l'étude des dossiers, la déception est totale. L'étude des dossiers de crédits au niveau de la Société Générale ne dépasse pas au maximum 30 jours. Une réponse favorable ou défavorable est aussitôt donnée, tandis qu'au niveau des banques nationales cela prend des délais allant parfois jusqu'à plusieurs mois. Pis encore, dans certains cas, l'on affiche un certain mépris vis-à-vis des requérants. Dans plusieurs cas, les dossiers sont rejetés sans que les demandeurs ne soient informés. Plusieurs questions méritent alors d'être posées: où résident les blocages? Cette défection est-elle réparable? Pourquoi les jeunes Algériens sont, ainsi, dénués de patriotisme? Pourquoi ne croient-ils plus aux différents programmes? Pis, pourquoi ces jeunes ne songent qu'à fuir vers d'autres pays au péril de leur vie? Une seule réponse nous a été donnée: les pratiques des vieux parrains sont toujours de vigueur.