Les propos du ministre de l'Energie et des Mines sont en fait une réponse aux dernières conditions imposées par l'Union européenne aux pays producteurs de gaz. «Nous nous attendons à ce que les pays européens autorisent nos sociétés à participer dans la distribution, et la commercialisation du gaz naturel». C'est ce qu'a déclaré, mardi, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à partir de la France en s'exprimant sur les relations énergétiques entre l'Algérie et les pays européens. Les propos du ministre de l'Energie sont, en fait, une réponse aux dernières conditions imposées par l'Union européenne aux pays producteurs de gaz. La Commission européenne a adopté, le 20 septembre dernier, un sévère projet contre les entreprises étrangères ayant des velléités de s'installer dans les pays de l'Union. Le projet concerne la séparation des activités de distribution et de production des grands groupes européens, lequel sera examiné par les Etats de l'UE et le Parlement européen. Pour pouvoir investir donc, Sonatrach aura à obtenir un certificat délivré par la Commission européenne. Pourtant, ajoutera M.Khelil, «on permet aux sociétés européennes de participer dans l'exploration, la production et le transport». Selon lui, Sonatrach ne peut s'en tenir également au rôle de simple fournisseur et entend vendre directement son gaz sur le marché européen. D'ailleurs, Sonatrach, selon le ministre, vendra directement son gaz en France à partir de 2011. Lors d'une conférence avec la presse internationale, M.Khelil a rappelé que le secteur du gaz a beaucoup changé, surtout ces dix dernières années avec, notamment la naissance de nouveaux consortiums. Il a cité le cas de Medgaz auquel participe, entre autres partenaires, le gazier français GDF. En France, c'est à partir du terminal de Montoir que la compagnie nationale approvisionnera le marché de la consommation avec un volume de départ d'un milliard de mètres cubes. Dans ce secteur, M.Khelil reconnaît qu'il y a une très forte relation entre Sonatrach et les sociétés françaises. Il a cité les différentes formes de coopération avec le gazier GDF, le pétrolier Total et Alstom pour l'électricité. Il a précisé que GDF et Sonatrach ont des contrats signés depuis longtemps. «Ces contrats vont être renouvelés et ils prennent en considération la révision des prix», a-t-il dit. Concernant la fusion GDF-Suez, il a estimé que ce nouveau groupe énergétique mondial pourrait ouvrir de nouvelles opportunités de coopération avec Sonatrach. Par ailleurs, M.Khelil a parlé des perspectives d'une coopération plus étendue entre l'Algérie et la France dans le domaine du nucléaire. Sur ce point, il a annoncé la création d'une agence de sûreté et de sécurité nucléaire. La coopération sera étendue au domaine de la formation et de la recherche avec le projet d'un Institut algérien de génie nucléaire. M.Khelil a aussi fait part d'un projet de loi qui sera soumis au gouvernement et au Parlement, l'année prochaine. Ce dernier porte sur l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. lI s'agit d'une loi qui va réorganiser le secteur en introduisant les aspects de régulation sur la sûreté et la sécurité nucléaire. Il consistera, en outre, à mettre en place l'agence de sûreté et sécurité nucléaire. Dans le contexte de relance de la croissance économique et sociale algérienne, M.Khelil a souhaité la bienvenue aux entreprises françaises pour participer aux nombreux chantiers soumis à la concurrence internationale. Il a relevé, par contre, l'absence des entreprises françaises dans le programme de dessalement d'eau de mer.