Désabusé à maintes reprises, trop souvent bercé par des promesses jamais tenues, le citoyen refuse de s'emballer par ce qu'il considère déjà comme une mascarade de plus. A trois jours de l'ouverture officielle de la campagne électorale pour les locales du 29 du mois en cours, l'indifférence citoyenne reste de mise au sein de l'opinion locale. Désabusé à maintes reprises, bercé trop souvent par des promesses jamais tenues, le citoyen refuse de s'emballer par ce qu'il considère déjà comme «une mascarade de plus». Un sentiment largement partagé par l'homme de la rue, qui constate sa ville reculer chaque année et ce, depuis 1997. Ayant vérifié sur le terrain la capacité des uns et des autres, le citoyen a fini par se replier sur lui-même. Une manière à lui, non seulement de signifier son mécontentement, mais aussi de tirer la sonnette d'alarme sur un processus qui «mène au gouffre», pour reprendre l'expression d'un citadin. Le même sentiment est partagé par l'ensemble des citoyens interrogés qui nous renvoient à la catastrophe qui s'est abattue récemment sur la ville. N'épargnant pas l'APC sortante, l'homme de la rue accable de reproches toutes les équipes qui se sont succédé aux commandes de la commune de Béjaïa. D'ailleurs, les dernières pluies exceptionnelles ont mis à nu la mauvaise gestion de la chose publique. Les «mauvaises gestions successives» ne pouvaient induire que de pareilles conséquences, estime-t-on un peu partout dans la ville de Béjaïa. «Béjaïa, ville touristique historique, ne mérite pas des hommes pareils à ses commandes», assène un sexagénaire perplexe devant la mise à nu provoquée par les intempéries. Un autre citoyen soulève un autre problème délicat. «J'ai toujours voté pour une chose qui me tient vraiment à coeur; les toilettes publiques» mais constate-t-il amèrement «à chaque fois cela reste du noir sur blanc. Les élus en parlent pendant la campagne mais ne les réalisent jamais», note-t-il, avant de préciser «pourtant elles peuvent créer des dizaines d'emplois en plus du confort qu'elles apporteront aux visiteurs». Un autre s'est inquiété des bouchons qui se forment depuis quelques années dans tous les carrefours de la ville. «Verra-t-on des propositions dans ce sens?», s'est-il interrogé. Ce sujet est jugé «important» par les usagers de la route qui avouent souffrir le martyre par la situation induite au niveau des carrefours de la ville, devenus des goulots d'étranglement à longueur de journée. Ces insuffisances ne sont qu'une infime partie de ce qu'attendent les citoyens de la ville de Béjaïa. Même si pour l'heure on se montre indifférent à la chose politique, il suffit, par contre, d'un déclic pour que le citoyen prenne intérêt à cette élection qui s'articule pour l'essentiel sur son quotidien. Les politiques qui vont bientôt rendre publics leurs programmes savent, en principe, à quoi ils auront affaire. Il ne s'agit pas seulement d'émettre des propositions, mais aussi de préciser les moyens à mettre en oeuvre pour les concrétiser. Le simple citoyen n'est pas dupe. Il sait faire la différence entre une promesse en l'air et une promesse réalisable. Alors, gare aux discours creux sans lendemain si l'on veut que le citoyen aille voter et mettre ainsi fin à la désertion des urnes!