Un stand qui diffère des autres, car plus aéré, avec un espace réservé aux enfants, c'est incontestablement Dalimen. Quand vous marchez dans les dédales du Salon international du livre, rien ne vous saute aux yeux. Ou presque. Plusieurs stands mitoyens attendent patiemment la venue des lecteurs et autres acheteurs potentiels. Au pavillon central, un, en particulier, se distingue des autres. Il est placé au centre et en cercle avec une plus grande superficie et un espace spécialement réservé aux enfants. Il s'agit du stand Dalimen. Issu de l'agence de communication PC COM, la maison d'édition Dalimen est née en 2001 du désir d'offrir au public des livres à «la respiration plus lente», à la vie moins trépidante, ayant pour vocation d'inviter le lecteur à la réflexion. «Pour nous, aller à la rencontre du lecteur ne signifie pas lui offrir des oeuvres qui confortent ses préjugés, se cantonnent dans le marais du plus petit dénominateur commun culturel où surfent sur l'écume éphémère du sensationnel. Nous voulons assumer le risque des premières oeuvres, y compris en prenant en charge leurs imperfections, dès lors que nous sommes convaincus que le chemin emprunté par l'auteur a une chance de déboucher sur une belle clairière. Nous voulons assumer le risque d'oeuvres "marginales" dans des genres et des contenus qui, pour le moment, ont peu de chances d'être des succès commerciaux», pouvons-nous lire dans l'édito du catalogue de Dalimen. M'hamed Bouziane Larbi fait partie de ces auteurs édités par cette maison d'édition et dont nous pourrons dire, sans se tromper, que ce n'est pas un auteur «incertain», bien au contraire. Son dernier roman Le Goût de la terre, a été partout salué dès sa sortie dans les librairies. Apres Le Piano d'Esther et Les Voix et les ombres, notre professeur en médecine interne, s'est évertué à nous composer un nouveau livre avec comme leitmotiv ces ingrédients: des personnages troublants, une détresse des héros qui donne à l'histoire une grande épaisseur tragique et fait vibrer les cordes sensibles du lecteur. Un tumulte angoissant émane aussi du dernier roman qui vous prend à la gorge et pour cause. Le Goût de la terre est un conte philosophique ayant pour thème la vie, la mort et les remords. Maudit par une prêtresse, un individu, par un sombre et funeste sort de la défragmentation, se multiplie en trois personnages. Ces derniers vont intégrer la société et suivront les mêmes itinéraires et les mêmes aventures. Ils vivront les mêmes douleurs, et les mêmes amertumes. Ils se retrouveront le jour du grand chaos, où des hommes entreprendront la pulvérisation de leur mémoire. Chacun d'entre eux sera hanté par le refus de ce qu'il est, l'obsession, de ce qu'il aurait voulu être et le désespoir de ne jamais être ce qu'il aurait dû. Ayant bien étudié la psychologie et la psychanalyse, M'hamed Bouziane Larbi saura au fil des pages, comment nous décrire et nous restituer ce labyrinthite des sentiments avec une grande finesse. Dans ce roman, noir à souhait, l'auteur aborde aussi avec cynisme le rôle des vieux qui, dans ce roman, arrivés à l'âge de 70 ans, suivent la horde et vont se faire enterrer vivants pour céder la place aux jeunes. Le Goût de la terre, on vous le dit, est un roman à fleur de peau, qui se veut sanglot et mérite surtout d'être lu...Vous n'en reviendrez pas. Façon de parler, bien sûr! Il est disponible au stand Dalimen au prix de 400DA. Côté beaux livres, vous retrouverez Mustapha Nedjaï, Une odyssée, textes signés par Abderrahmane Djelfaoui, à 2500DA au lieu de 3000. Un autre beau livre qui vient de sortir est Boualem Titiche, au prix de 900DA au lieu de 1200 en librairie, Désert, désir d'éternité à 1200DA. Les textes sont signés par Maïssa Bey et les photos de Ouarda Nekache, Chronique algéroise de Halim Zenati et Amine Zaoui au prix de 2200DA au lieu de 2500...Côté enfants, les prix des ouvrages (contes...) oscillent entre 400 et 650DA.