Les leaders promettent, une fois de plus, que la prochaine élection sera celle du décollage du pays. Mêmes politiques dans un même enjeu pour les mêmes fins. Cinq jours après son lancement, un climat des plus moroses caractérise toujours ce début de campagne électorale. Celle-ci ne trouve pas sa vitesse de croisière. La rue n'arrive pas à trouver son dynamisme. Les jeunes sont indifférents. Les formations politiques se cherchent toujours. Les chefs de parti intensifient leurs sorties sur le terrain. Ils sont en quête de rachat. Ils continuent à sillonner le territoire national. Chacun use de sa recette pour convaincre une jeunesse irrécupérable, semble-t-il. Ayant bien compris la leçon des dernières législatives, ceux-ci parlent tous de «changement». M.Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) a déclaré, à partir d'Oran, que le citoyen aspire au changement. «La seule façon de concrétiser ce changement est d'assurer une participation massive aux élections du 29 novembre prochain», a-t-il souligné. Et de promettre: «Nous voulons faire des prochaines élections une occasion pour un nouveau décollage du pays.» Dans la même direction, le Dr Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a estimé, lors d'un meeting, à Mostaganem, que «l'heure du changement a sonné». D'après lui, le citoyen avait exprimé, maintes fois, son divorce d'avec l'Etat. «Le divorce entre le citoyen et l'Etat est la résultante du chômage, de la cherté de la vie et de la marginalisation du peuple», a-t-il dit. Et de préciser que les citoyens cherchent à en finir avec les fausses promesses et attendent des choses concrètes. Même son de cloche au FNA. Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), a insisté, à partir de Sétif et de Bordj Bou Arréridj, sur le fait que sa formation reste une tribune de lutte pour un changement. «Nous cherchons un changement profond, voire radical des mentalités prévalant au niveau des responsables en Algérie», estime-t-il. Et d'insister: «Seule une large participation au scrutin du 29 novembre pourra consacrer le changement politique, économique et social en Algérie.» Dans un autre registre, les leaders de parti ont axé leurs discours sur la nécessité de réviser le Code communal. Le SG du RND souligne que le maire est le premier magistrat de la commune. Pour lui, les assemblées populaires locales doivent avoir des missions et des responsabilités plus larges. Cela «pour leur permettre de participer activement au développement du pays et d'améliorer les conditions de vie des citoyens (...) Les institutions élues sont en mesure de capter les investissements, car ce défi ne relève pas uniquement des missions du gestionnaire de la commune, mais de l'ensemble du pays». De son côté, Ali Faouzi Rebaïne, président de Ahd 54, appelle à la réhabilitation des assemblées élues. Aux yeux de ce dernier, celles-ci «constituent l'émanation de la volonté populaire», a-t-il déclaré à Relizane. M.Rebaïne insiste sur la nécessité d'accorder aux assemblées élues des «prérogatives plus larges dans le domaine du développement». Il propose d'avoir recours à «la décentralisation sociale et économique» «pour permettre aux élus de mieux répondre aux attentes des citoyens et de définir les priorités de leur circonscription». En Nahda revendique le même principe. Fateh Rebaï, SG du mouvement, plaide, à partir de Médéa, pour un «élargissement» et un «renforcement» des prérogatives des élus afin qu'ils puissent servir «au mieux» les intérêts des citoyens. La même source, qui estime que le «dépouillement» des élus de l'essentiel de leurs prérogatives a eu des «conséquences néfastes sur la gestion quotidienne des affaires de la collectivité», a appelé à la «réhabilitation de la fonction de maire» et au «renforcement des prérogatives des assemblées».