Dans le cadre de la mise en œuvre des accords de coopération sécuritaire et judiciaire conclus par les gouvernements américain et algérien, un programme de formation de quatre jours se déroule depuis le 11 novembre au profit des responsables algériens sur le blanchiment d'argent et la contrebande d'espèces. Une équipe de spécialistes américains de haut niveau, composée de responsables du bureau de l'immigration et des applications douanières, dépendant du département américain de la sécurité intérieure, de deux attachés de l'ambassade des Etats-Unis et de deux experts en matière de lutte contre le blanchiment d'argent, se charge, depuis le 11 novembre, à l'Ecole supérieure de police, de dispenser à ses homologues algériens les nouvelles méthodes et techniques dans ce cadre. Ce cycle de formation, qui s'achèvera demain, a pour objectif d'apprendre aux responsables algériens comment faire pour identifier, enquêter et arrêter les opérations de blanchiment d'argent et de contrebande d'espèces. Selon un communiqué de presse de l'ambassade américaine à Alger, dix responsables de la Gendarmerie nationale, dix autres des services des Douanes nationales, deux membres du CRTB, qui est une unité d'investigation financière, ainsi qu'une quinzaine de responsables de la police judiciaire et de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) sont concernés par cette formation. Les participants à ce programme reçoivent une “instruction détaillée” sur ce sujet, dans les douze cours que leur dispensent les experts américains pendant les quatre jours de formation. Il s'agit en fait d'une assistance technique sous forme d'une formation accélérée au cours de laquelle les responsables algériens “analyseront des études de cas et participeront à des exercices pratiques sur comment détecter et enquêter sur des cas de blanchiment d'argent et de contrebande d'espèces, sur les méthodes d'interrogatoires de suspects, des victimes et des témoins et sur la manière de traiter et de préserver les témoignages obtenus durant la saisie de masses d'argent en espèces”. Des cours pratiques seront prodigués par les spécialistes américains aux participants à ce programme. Outre les cours théoriques et pratiques que fourniront les experts américains, un haut responsable de la direction des Douanes nationales fera une présentation des lois algériennes régissant la lutte contre le blanchiment d'argent et la contrebande d'espèces. Ce sera l'occasion de faire une comparaison entre les lois algériennes et les lois américaines, et de voir ce qu'il y a lieu de faire pour mettre la législation de notre pays à niveau, dans le but de rendre la lutte contre ce fléau plus efficace. Il s'agit là d'une nouvelle opération concrétisant la coopération judiciaire entre les Etats-Unis et l'Algérie, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité, à laquelle les Etats-Unis accordent une importance et une attention particulière. Il y a lieu de rappeler qu'une vingtaine de magistrats algériens ont été formés par les Américains pour traiter les affaires commerciales, et qu'un nombre similaire a été envoyé aux Etats-Unis pour s'imprégner des conditions de travail des juges américains. Par ailleurs, un programme spécial dans le secteur bancaire est dispensé par des anciens banquiers américains à leurs homologues algériens de la Banque nationale d'Algérie (BNA) et du Crédit agricole. C'est dire que la coopération en matière de criminalité et sécurité bat son plein entre Alger et Washington. K. ABDELKAMEL