La reddition aux services de sécurité de l'émir fondateur du Gspc, Hassan Hattab, semble provoquer un effet d'avalanche. Des sources sécuritaires, on a appris hier, que l'émir de la zone 9 du Gspc, Mokhtar Benmokhtar (MBM), est sur le point de se rendre aux services de sécurité. Ayant suspendu ses activités terroristes depuis plusieurs mois déjà, l'émir du Sud aurait posé une condition principale pour sa reddition. Il s'agit, selon les mêmes sources, de sa position par rapport au terrorisme international. MBM aurait demandé, selon ces sources, à ce que son nom soit ôté de la liste des terroristes activant pour le compte de Ben Laden dans la bande du Sahel. Voilà qui va donner un sérieux coup à Al Qaîda qui espérait trouver un refuge tranquille et une assistance au niveau de cette région, difficile d'accès pour les services de sécurité. A partir de 2002, la présence de djihadistes internationaux s'est accrue au Sahel, suite à l'intervention américaine en Afghanistan. Al Qaîda n'étant plus en sécurité également au Pakistan et en Afghanistan, a cherché de nouvelles niches et des zones de retrait paisibles qui échappent au contrôle des services de sécurité et de l'armée. Le but étant d'installer des camps permettant d'entraîner ses éléments pour les envoyer ensuite au combat. Les réseaux de Ben Laden ont trouvé ces zones au niveau du Sahel. Depuis le début de l'année 2004, la menace s'est particulièrement intensifiée dans le Sud algérien, à la frontière avec le Mali et le Niger. Nous rapportions sur ces mêmes colonnes, il y a deux jours, que l'attaque contre l'avion militaire à Djanet portait l'empreinte de Mokhtar Benmokhtar. L'hypothèse est plus que probable, puisque l'attentat s'est déroulé en terrain conquis par ce terroriste, depuis des années déjà. Si la zone d'action de prédilection du Gspc se situe essentiellement aux environs d'Alger, en Kabylie et dans les Aurès, un groupe s'est vu attribuer la «9e Région» qui couvre le Sud du pays: celui de Mokhtar Benmokhtar alias Khaled Abou El Abbès, alias Laouar. Ce groupe réunissant quelques centaines de combattants, sévit particulièrement dans le triangle Bordj Omar Driss-Tamanrasset-Djanet, aux portes du Parc national du Tassili. MBM s'était fait connaître, pour la première fois en 2000, lorsque le rallye Paris-Dakar avait dû annuler une étape en raison de la menace qu'il représentait. Des éléments de ce groupe séjournent régulièrement au nord du mali, de la Mauritanie et du Niger. Au Mali, MBM recevait l'aide de la secte Dawa qui y est très influente dans la région. Bien que dépendant du Gspc, le groupe MBM, est plus proche du grand banditisme traditionnel que du combat religieux. Souvent il se livre au trafic de drogue et de cigarettes, au racket et aux vols en tous genres.