Des sources sécuritaires affirment qu'il aurait trouvé refuge dans une tribu du nord du Mali. Ses relations avec Hassen Hattab n'ont jamais été élucidées. En dépit de tout le bruit fait autour de son sort, l'énigme Benmokhtar reste entière et n'a toujours pas livré ses secrets. Sa dernière montée au créneau remonte au lendemain des attentats commis par le Gspc, en avril dernier à Alger. Des sources crédibles avaient affirmé, à l'époque, qu'il aurait dénoncé les attentats et décidé de prendre ses distances par rapport à l'organisation dirigée alors par Droukdel. La suite des événements a été médiatisée et l'on a beaucoup parlé de contacts amorcés par les services de sécurité en sa direction afin de l'amener à la reddition. Sa famille aurait été mise à contribution. Et même des notables de la région de Metlili, près de Ghardaïa, auraient été approchés pour faciliter la procédure. Selon des sources généralement bien informées, même les barons qui contrôlent l'ensemble du trafic des cigarettes dans la région d'El Ménéa se seraient impliqués, mais on ignore si c'est pour forcer Benmokhtar vers la sortie et le remplacer par un autre qui répond aux exigences de la nouvelle conjoncture, ou au contraire, lui renouveler leur allégeance. Toujours est-il qu'à l'heure actuelle, il semble qu'il n'est plus question de reddition pour l'émir de la zone 9 du Gspc. Recherché depuis 1993, son procès s'ouvrira à Ghardaïa, demain, et le verdict devrait aboutir inéluctablement par contumace. Il n'y aura donc pas de révélations. Et de son refuge, Benmokhtar sera bel et bien informé de tout ce qui s'est passé. Maintenant que l'ensemble de la région du Sahel suscite un grand intérêt de la part des puissances occidentales pour des raisons stratégiques, on imagine mal comment l'un des émirs du Gspc les plus dangereux va abandonner l'immense trafic qu'il dirige. Sauf coup de théâtre, tout indique qu'il va continuer à contrôler les marchés parallèles de la cigarette et la totalité de la contrebande englobant le Sud algérien, d'In Guezzem à Ghardaïa en passant par Adrar et El Ménéa. Les frontières sud de l'Algérie représentent un enjeu de taille, à la fois, pour la mafia des cigarettes, les trafiquants d'armes ainsi que les groupes armés. Les véhicules tout-terrain, les cigarettes, le haschisch et même les armes procurent chaque année des millions, pour ne pas dire des milliards aux barons touareg. A l'instar d'El Para, Hattab qui, faut-il le rappeler, est entre les mains des services de sécurité et n'a jamais été présent à la barre, l'énigme de Mokhtar Benmokhtar demeure «entière». Selon des sources sécuritaires, Mokhtar Benmokhtar, dit Laouar, a trouvé refuge dans une tribu du nord du Mali. Il active avec un réseau de soutien au terrorisme dans la région. A en croire la même source, il y aurait eu une connexion entre celui-ci et le leader de la rébellion touarègue, Ag Bahanga. Avec sa parfaite connaissance du Sahara, Mokhtar Benmokhtar est d'une grande utilité aux réseaux terroristes et du trafic d'armes. D'ailleurs, on a évoqué même l'implication de Touareg dans l'épisode de l'enlèvement des touristes allemands dans le Sahara algérien, en 2003. C'était à l'époque de Abderrazak El Para. Ce qui confirme l'hypothèse d'une connexion entre les rebelles armés du Niger et du Mali avec les terroristes activant dans le Sud algérien. Des repentis auraient confirmé que les groupes terroristes activaient au Sahara avec la complicité d'autres réseaux implantés en Mauritanie et en Libye.