Abdelmalek Sellal se rebiffe. Pour mauvaise gestion des infrastructures hydrauliques et laisser-aller flagrant, le ministre des Ressources en eau n'a pas lésiné sur les mots pour accabler les responsables de son secteur. Ces derniers ont eu droit, lors d'une réunion tenue, hier, avec les gestionnaires des barrages, à une volée de bois vert et de mises en garde. Des têtes sont déjà tombées, à commencer par celle du directeur général de l'Agence nationale des barrages et des transferts (Anbt). Selon le ministre, des inspecteurs qui étaient sur le terrain ont fait état de graves carences et insuffisances sur le plan gestion des infrastructures hydrauliques. Pour y remédier, son département a, d'ores et déjà, confectionné une nouvelle feuille de route, applicable dès janvier 2008. Elle consiste à mettre en marche une nouvelle politique de gestion, une classification nouvelle et claire des ouvrages relevant de son secteur, mais aussi une autre classification des postes de responsabilité. En d'autres termes, le ministre veut aller vers une responsabilisation suivant les compétences. «Il faut pour chaque barrage un ingénieur et des chargés de suivi et d'entretien, à chaque fonction sa juste valeur», laissa entendre le ministre, comme pour annoncer la fin d'une ère marquée par «des règlements de comptes, de trabendo et de laisser-aller». Le ministre, contrairement à ses habitudes, a été sévère, ferme et menaçant. «A partir de janvier 2008, vous aurez plus de prérogatives, à chaque ouvrage son budget de fonctionnement, mais vous êtes tous tenus par l'obligation de résultat et vous êtes tous obligés de rendre des comptes», tempête le ministre, le doigt pointé à l'adresse des responsables chargés de la gestion, de la sécurité et de l'entretien des ouvrages hydrauliques. «Il n'est plus admissible de continuer sur cette politique. Les barrages sont livrés à eux-mêmes. Ils sont même devenus des lieux de villégiature pendant que les responsables de l'Anbt étaient ailleurs», clame encore le ministre. Désormais, une nouvelle feuille de route sera appliquée avec une télégestion des ouvrages au niveau central. Au sujet du barrage de Beni Haroune, sujet de moult questionnements, le ministre a tenu à rassurer encore une fois qu'il n'existe aucune menace et qu'un panel d'experts étrangers de renom sont mobilisés aux fins de mettre les choses au clair.