Les quantités en eau emmagasinées par l'ensemble des 59 barrages atteignaient les 50% de leurs capacités, offrant au secteur une autonomie de deux ans. Le ministre des Ressources en eau a écarté, hier, le spectre d'une année de sécheresse, une crainte suscitée à la suite de la persistance du beau temps, depuis maintenant plusieurs jours. Il était déjà sérieusement embarrassé par les écrits de la presse qui donnaient corps au spectre de la sécheresse. L'occasion lui a été offerte, hier, par la Chaîne1 de la Radio nationale pour dire que les quantités en eau emmagasinées par l'ensemble des 59 barrages flirtaient avec le plafond des 50% en termes de remplissage. Le taux exact est à hauteur de 49,91%. Ce qui, d'après Abdelmalek Sellal, garantit une autonomie d'alimentation qui pourrait aller jusqu'à deux années. Première lecture: ce pourcentage est nettement meilleur que celui recensé l'année dernière durant le même laps de temps. Mais cette petite garantie, selon le ministre, suppose que l'on se concentre davantage sur l'économie de l'eau. Quant à l'agriculture, fragilisée déjà par des plans de développement qui se sont avérés être un pétard mouillé, le ministre des Ressources en eau a estimé qu'il était déjà temps de passer à l'usage des moyens d'irrigation économiques. Car, faut-il le reconnaître, l'agriculture algérienne, à défaut d'une sérieuse stratégie de développement, continue à être épaulée, voire mise sous perfusion, grâce aux mécanismes traditionnellement connus. A court terme, il est vrai que les quotas d'eau destinés à l'agriculture seront maintenus pour la saison chaude, mais Abdelmalek Sellal entend offrir à son collègue au gouvernement, Saïd Barkat, les eaux épurées pour entretenir encore les espaces cultivés. «Nous continuons encore à privilégier l'alimentation en eau potable pour garantir la sécurité du citoyen», a clairement déclaré le ministre. Après tout, il faut reconnaître que l'agriculture algérienne ne souffre pas uniquement d'un manque en eau, mais surtout d'une politique concrète en mesure de secourir ce secteur. Car, la crise de la pomme de terre, la dépendance vis-à-vis de l'étranger en céréales, ou encore la crise du lait qui revient comme une malédiction, ne sont pas l'effet d'un déficit en eau dont a besoin l'agriculture. Abdelmalek Sellal n'avait, donc, pas tort quand il recommandait le passage aux moyens modernes et économiques en termes d'irrigation. Ce n'est, en fin de compte, qu'un petit problème parmi tant d'autres qui risquent de faire de nos terres agricoles un désert au sens propre du terme. Le département des Ressources en eau compte également concrétiser, durant l'année 2008, le lancement des plus grands projets hydrauliques, à l'instar du Taksebt, le Koudiat Acerdoune et le Beni Haroune, ce qui devra, à court terme, sécuriser en alimentation en eau potable une bonne partie de l'est du pays. Pour une meilleure gestion de chacun des grands complexes hydrauliques, Abdelmalek Sellal préfère aller vers la filialisation de l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt) et la création d'un Epic pour chacune de ces infrastructures. C'est ce qu'a laissé entendre Abdelmalek Sellal, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Il y aura encore la concentration des efforts pour une meilleure gestion de l'eau au niveau des grandes villes, grâce au système de gestion déléguée qui devra, selon Abdelmalek Sellal, produire encore une meilleure ressource humaine suite aux contrats de recyclage et de formation conclus avec les entreprises étrangères.