Mort d'hommes en Kabylie, syndicats réprimés et manifestations interdites, l'ONG avertit. La Fédération internationale, des Ligues de droits de l'Homme, FIDH, se dit «vivement préoccupée» par «la nouvelle vague de répression et de violence» qui frappe actuellement l'Algérie. La FIDH «demande aux plus hautes autorités algériennes de mettre fin à cette répression et de se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et des instruments relatifs aux droits de l'Homme, notamment le Pacte international sur les droits civils et politiques ainsi qu'au Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels». La même ONG avait demandé au pouvoir algérien, le 30 avril 2001 d'accorder des visas aux représentants d'organisations non gouvernementales qui souhaitent se rendre sur le terrain ainsi que les visas nécessaires pour l'envoi d'une mission d'enquête. Aucune écho n'est venu en réponse à ces demandes. Dans son dernier communiqué, la FIDH met en parallèle la volonté exprimée par le Président Bouteflika lors de son discours du 12 mars dernier de rétablir l'ordre en Kabylie par tous les moyens légaux et la déferlante de répression qui s'est abattue sur cette région avec son lot de morts (5 dont un adolescent de 14 ans) et de violation massive des droits de l'Homme. Rappelant les arrestations et les interdictions de manifestations en Kabylie, le communiqué de la FIDH met notamment en exergue le harcèlement subi par les responsables du Snapap, syndicat autonome, à Oran. Arrêtés le 26 mars sans mandat préalable, neuf de ses syndicalistes ont été présentés devant le juge d'instruction le 27 mars et inculpés d'entrave à la liberté du travail, occupation illégale des lieux de travail et dégradation de biens publics. En attendant leur procès, ils sont placés sous contrôle judiciaire et suspendus de leur travail. Dans son intervention écrite devant la 58e session de la Commission des droits de l'Homme (du 18 mars au 28 avril), la FIDH, dotée d'un statut consultatif spécial, a estimé que «dix ans après l'interruption des élections, la société algérienne est muselée, isolée du monde et appauvrie. Sur une population de 30 millions d'habitants, l'Algérie compte près de 7 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté et près de 14 millions sont plongées dans la précarité, victimes de violations flagrantes de leurs droits fondamentaux».