L'entreprise Boulonnerie, coutellerie et robinetterie (BCR) a subi des pertes estimées à 557 millions de dinars en 2008 en raison de la contrefaçon, a indiqué le directeur de marketing de BCR, Mohamed Bendjelloul. “À cause de la contrefaçon, notre filiale Orfee (coutellerie), a perdu 240 millions de dinars en 2008 et Saniak (robinetterie) a perdu 317 millions de dinars”, a-t-il précisé, dans un entretien publié dans la dernière livraison de l'hebdomadaire Jeune Afrique. “De 1994 à 2003, nos parts de marché ont reculé de 20 à 30 points, selon la branche d'activité”, selon le responsable de cette entreprise publique. Expliquant la stratégie adoptée par BCR pour juguler la contrefaçon, M. Bendjelloul a indiqué qu'“en 1998, BCR a initié un projet d'élaboration de normes en collaboration avec l'Institut national de normalisation (Ianor), qui a abouti en mai 2000 à l'obligation légale du respect des normes nationales de robinetterie et de boulonnerie”. “Nous avons lancé en 2002, 2004 et en mars 2009, une vaste opération de formation destinée aux inspecteurs des douanes et aux officiers des brigades économiques de la Sûreté nationale”, a-t-il précisé, ajoutant que BCR “avait déposé et enregistré 33 de ses modèles et dessins auprès de l'Institut algérien de la propriété industrielle et 9 distributeurs d'articles BCR contrefaits ont été poursuivis devant les tribunaux”. Le responsable de BCR a déploré le fait que “le marché est toujours inondé de produits non-conformes”. “Nous avons demandé au ministère du Commerce d'inscrire les articles de robinetterie, de coutellerie et de boulonnerie dans la nomenclature des produits soumis à un contrôle obligatoire et systématique aux frontières”, a souligné ce responsable ajoutant que “BCR a pris l'initiative de mettre à la disposition des structures compétentes du ministère du Commerce un laboratoire équipé de tous les moyens d'investigations nécessaires afin de pallier l'absence de structures spécialisées dans le contrôle des produits industriels”.