Les bureaux de la résidence universitaire et le matériel qui s'y trouve ont été saccagés. «Nous exigeons le départ de la directrice des oeuvres universitaires», ont clamé, haut et fort, hier, les centaines d'étudiants qui ont manifesté leur colère contre «la mauvaise gestion des oeuvres universitaires». Près d'un millier d'étudiants ont, en effet, battu la pavé des rues et boulevards qui séparent la résidence universitaire 1000 lits, 17 Octobre, Aâmriw et le siège de la wilaya de Béjaïa. Organisés en deux gros carrés, les manifestants ont crié longuement leur ras-le bol face à la situation dans laquelle se trouvent les oeuvres universitaires. Plusieurs semaines après la clôture des inscriptions universitaires, «environ 5000 étudiants ne sont pas encore hébergés», indiquait, hier, un organisateur qui s'exprimait au nom des collectifs des résidences universitaires de Béjaïa. Des slogans, revendiquant l'amélioration de la situation, aussi bien sur le plan de l'hébergement que celui de la restauration, ont été scandés tout au long du parcours. «Notre repas se résume souvent à deux portions de fromage, du pain et un yaourt», soutenait un autre étudiant, non sans s'interroger «jusqu'à quand allons-nous subir ce diktat?» Certains rappellent le mouvement de l'an passé, pour les mêmes raisons. Trois mois durant, les bureaux administratifs des résidences universitaires ont été fermés au nez des responsables. «Mais rien n'a été fait», regrette un manifestant. Plus la procession des étudiants avançait, plus la colère montait d'un cran. Arrivés à l'entrée de la résidence Aâmriw, là où la directrice contestée a élu domicile, le mécontentement se transforme rapidement en une excitation qui se soldera rapidement par des actes de violence. Sur leur lancée, certains étudiants n'ont pas pu se contrôler. Les bureaux de la résidence et le matériel qui s'y trouve sont saccagés. Les organisateurs ont eu tout le mal du monde à calmer les esprits. Après cela, la marche de protestation a repris dans une parfaite organisation pour sillonner le boulevard de l'ALN. «Y en a marre! Y en a marre!», scande-t-on. Les manifestants citeront des exemples illustrant la «situation de marasme» dont la nouvelle résidence universitaire d'El Kseur où sont disponibles 500 lits non encore livrés et le restaurant de la nouvelle résidence Pépinière toujours fermé, devant le siège de la wilaya, les manifestants ont observé un sit-in. Lors de la prise de parole, les intervenants n'ont pas épargné la directrice des oeuvres universitaires qu'ils qualifieront de «responsable irresponsable». L'exigence de son départ a été réitérée à plusieurs reprises. Contactée hier par téléphone, Mme Houria Baouche, directrice des oeuvres universitaires, s'est déclarée «étonnée» par la protestation du jour et parle de «manipulation». Mme Baouche en veut pour preuve, le «saccage ciblé». «Les manifestants se sont dirigés directement vers le département du personnel pour saccager le mobilier, laissant intacts les services des finances et des passations de marchés qui se trouvent pourtant juste à l'entrée», indiquait-elle avant de s'engager quant à «l'ouverture rapide du restaurant de la pépinière» dont le retard est dû, selon elle, «à l'équipement qui n'est toujours pas acheminé d'Alger». En attendant, elle invite les étudiants résidant dans cette cité à prendre leurs repas dans les restaurants des résidences mitoyennes «comme ils le font déjà», devait-elle encore préciser.