Trop d'inconnues entourent une réunion peu susceptible d'apporter du nouveau à un dossier en stand-by depuis six décennies. Washington a enfin levé une partie du voile sur la «conférence» internationale sur le Proche-Orient qu'il compte organiser le 17 novembre à Annapolis, près de la capitale états-unienne. Mais, à l'exception des pays invités à la réunion, peu d'informations ont été lâchées du côté de la Maison-Blanche et département d'Etat, encore qu'on peut toujours se demander sur quels critères tel pays est invité, tel autre ne l'est pas, ou que tel organisme sera président alors que d'autres brilleront par leur absence. Mais le plus important dans le cas de figure du contentieux israélo-palestinien est encore de savoir sur quelles bases est organisée la réunion et quels objectifs lui sont-ils assignés. Serait-ce une conférence de la continuité qui prendra en compte les résultats de précédentes rencontres sur le contentieux palestino-israélien, ou l'administration Bush après sept ans de silence, veut-elle marquer le coup en débloquant effectivement un dossier qui s'est perdu dans les méandres de l'exclusivisme israélien? Et en fait, c'est cela la question fondamentale, ne pas y répondre ne serait qu'un nouveau coup d'épée dans l‘eau sans incidence sur le statu quo qui paralyse toute avancée vers la création de l'Etat palestinien indépendant. Les Etats-Unis ont invité plusieurs dizaines de pays, institutions et acteurs-clés du processus de paix au Proche-Orient, à la conférence d'Annapolis le 27 novembre pour tenter de relancer les négociations en vue de la création d'un Etat palestinien: -Le pays hôte: les Etats-Unis, avec en particulier le président George W.Bush et la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice. -Les deux principaux protagonistes: l'Autorité palestinienne et Israël, dont les délégations seront conduites respectivement par le président palestinien, Mahmoud Abbas et par le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. -Les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (outre les Etats-Unis): la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie. -Les personnalités et organisations: le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le représentant spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, le Haut représentant de l'UE pour la politique extérieure, Javier Solana, la Commission européenne, la présidence de l'Union européenne (Portugal). La Banque mondiale et le Fonds monétaire international, participeront en tant qu'observateurs. -Les autres pays invités (par ordre alphabétique): Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Arabie Saoudite, Bahreïn, Brésil, Canada, Egypte, Emirats arabes unis, Espagne, Grèce, Inde, Indonésie, Irak, Italie, Japon, Jordanie, Liban, Malaisie, Maroc, Mauritanie, Norvège, Oman, Pakistan, Pologne, Qatar, Sénégal, Slovénie, Soudan, Suède, Syrie, Tunisie, Turquie, Yémen.