La poursuite d'une politique monétaire prudente devrait permettre de maintenir l'inflation autour de 4%, selon cette institution internationale. La croissance devrait s'établir à un peu moins de 5% cette année. C'est ce qui ressort des conclusions de la dernière mission du Fonds monétaire international (FMI). Celle-ci, dirigée par M.Domenico Fanizza, a séjourné à Alger depuis le 04 novembre dernier. En fait, contrairement aux missions précédentes, les représentants ont dressé un constat positif sur la situation économique, politique et sociale de l'Algérie. Ils relèvent que les réformes engagées depuis plusieurs années commencent à produire des résultats concrets. Le fonds prévoit une croissance hors hydrocarbures de 6%. «La poursuite d'une politique monétaire prudente devrait permettre de maintenir l'inflation autour de 4%, en dépit de la hausse des prix des produits alimentaires frais et importés», a précisé hier M.Fanizza lors d'un point de presse animé à Alger. Le FMI estime que la maîtrise de l'inflation est primordiale pour l'activité privée, la sauvegarde du pouvoir d'achat des populations et la protection des couches les moins favorisées, qui sont les plus touchées par l'inflation. L'institution internationale propose d'éviter que la politique budgétaire expansionniste n'induise une hausse de l'inflation. Elle prévoit en outre, que ces tendances positives devraient se poursuivre en 2008. Une accélération du secteur hors hydrocarbures et une reprise de l'activité dans l'industrie sont attendues grâce à la forte progression des services, du bâtiment et des travaux publics. La délégation a insisté, par ailleurs, sur le développement du marché obligataire dans le cadre de la poursuite des réformes financières. Selon M.Fanizza, la position extérieure de l'Algérie devrait se renforcer avec un excédent du solde extérieur courant atteignant 25% du PIB. En ce qui concerne la loi de finances 2008, la hausse des recettes en hydrocarbures devrait maintenir le surplus global à un niveau élevé en dépit de la forte expansion des dépenses publiques, envisage également le FMI. Pour cette institution, le défi principal pour notre pays est de pérenniser la croissance hors hydrocarbures. Evoquant les efforts de l'Algérie en matière de réduction du taux de chômage, M.Fanizza a reconnu que ce dernier demeure toujours élevé surtout chez les jeunes. Quant aux investissements directs étrangers (IDE), le représentant du FMI estime qu'il faut améliorer le climat des affaires, entre autres, en matière de fiscalité. Il suggère dans ce sens l'intégration de l'Algérie dans l'économie mondiale et régionale, c'est-à-dire maghrébine. Sur ce dernier point, M.Fanizza a été interrogé sur l'initiative de l'Union des banques maghrébines (UBM) concernant l'unification de la monnaie des pays du Maghreb. «Il faudrait commencer avec les choses concrètes et réalisables. Une monnaie unique peut être un objectif de longue haleine», a-t-il répondu. Par contre, l'impact de la dévalorisation du dollar par rapport à l'euro n'a pas été discuté au sein de la délégation du FMI. L'institution a conclu néanmoins que le dinar reste à un niveau cohérent avec la stabilité extérieure du pays. «L'approche de la Banque d'Algérie est importante sur ce sujet», précisera M.Fanizza.