La Syrie n'enverra de délégation à Washington qu'au cas où ses doléances seraient prises en compte. La Ligue arabe a demandé aux Etats-Unis d'inclure «explicitement» le Golan au menu de la réunion sur le conflit israélo-palestinien à Annapolis (Etats-Unis) pour permettre à la Syrie d'y participer, a déclaré hier un diplomate arabe au Caire. «Les ministres des Affaires étrangères (de la Ligue arabe) ont envoyé un message urgent aux Etats-Unis demandant que le plateau du Golan soit explicitement inclus à l'ordre du jour de façon à ce que la Syrie puisse participer aux discussions», a déclaré ce diplomate, qui assiste à la réunion des chefs de diplomatie de la Ligue arabe qui doit décider de la participation de ses membres à la conférence d'Annapolis. «La Syrie participera si les Etats-Unis acceptent», a-t-il ajouté. Interrogé sur une réponse éventuelle de Washington, le ministre syrien des Affaires étrangères, Wallid Mouallem, a indiqué: «Nous attendons encore.» Les Etats-Unis ont, notamment accepté d'inviter la Syrie à la réunion d'Annapolis à la demande de l'Arabie Saoudite, malgré de très mauvaises relations avec le régime de Damas. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, a réaffirmé mardi la nécessité que le Golan, occupé par Israël depuis 1967 et annexé en 1981, figure au menu de la réunion d'Annapolis aux Etats-Unis sur le Proche-Orient, comme condition à la participation de la Syrie. La Syrie exige la restitution totale du Golan mais les négociations de paix syro-israéliennes sont gelées depuis 2000. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, avait exclu en octobre que la réunion d'Annapolis traite de la question, avant de devoir reconnaître que pour obtenir «le plus large soutien arabe possible», les Etats-Unis ont décidé que la conférence ne se limiterait pas au dossier israélo-palestinien. «Il est très clair pour tout le monde que cette réunion est consacrée aux Israéliens et aux Palestiniens. C'est le volet qui est le plus sûr et sur lequel on peut avancer», a-t-elle indiqué mercredi. «Mais personne ne nie qu'il va falloir un jour résoudre le volet israélo-syrien, le volet israélo-libanais, et qu'en fin de compte, il faudra qu'il y ait une normalisation des relations entre Israël et le monde arabe», a-t-elle ajouté. Un volet «paix globale» a ainsi été ajouté à l'agenda, pour intégrer les discussions sur les volets israélo-libanais et israélo-syrien du processus de paix.