Les citoyens reprochent aux responsables le fait d'avoir organisé un recensement à la hâte. 32 familles et 22 locaux commerciaux ont été évacués, hier matin, par l'APC de Sidi M'hamed, plus exactement du 105 au 109 Hassiba-Ben-Bouali, et ce, pour être relogés à Aïn Naâdja. Les locaux démolis ne menaçaient pas ruine, mais les raisons de cette opération sont plutôt techniques. Il s'agit, selon un représentant du ministère des Travaux publics rencontré sur les lieux, «de permettre la réalisation de deux projets importants. La partie trémie en voie de finalisation assurera la jonction entre la place du 1er-Mai et l'avenue de l'ALN. Trois ponts vont être aussi construits, ils permettront de relier la place en question à Bab El-Oued et Dar el-Beïda». Même si la plupart des personnes évacuées ont exprimé leur satisfaction quant à cette opération, d'autant plus que ces locataires habitaient souvent des logements précaires, il n'en demeure pas moins qu'une partie s'est montrée très réticent vis-à-vis de cette opération. C'est le cas de ce gérant d'un magasin d'immobilier qui déclare: «Dans ce quartier, j'ai gagné des clients. Je crois qu'il me sera très difficile de redémarrer mon commerce à Aïn Naâdja, d'autant que le quartier est loin du centre-ville.» Dans l'ensemble, les citoyens reprochent aux responsables le fait d'avoir organisé un recensement à la hâte, ce qui aurait ouvert le champ à des dépassements, notamment l'octroi de deux logements à une seule famille. Une information démentie par le wali-délégué estimant que le recensement avait démarré en 1993. «Nous avons fait très correctement notre travail», précise-t-il. Par ailleurs, et au niveau du 109 Hassiba-Ben-Bouali, une famille de douze membres refuse de quitter les lieux. «On ne bougera pas d'ici, même si vous procédez à la démolition», avance une quadragénaire à l'adresse des responsables locaux. «Vous n'avez pas le choix, vous devez évacuer l'appartement», répond le wali-délégué. En effet, cette famille refuse d'être évacuée dans un même logement. «Je suis père de quatre enfants. J'estime que j'ai le droit à un logement individuel», dira l'un des membres. L'on note que l'APC a proposé des appartements F4 et F5 aux familles évacuées. 11h30: démonstration de force. Des agents de police obligent la dernière famille à quitter les lieux. La tension monte d'un cran. La situation est très vite maîtrisée après l'intervention des citoyens. Au terme de l'opération de démolition, les autorités comptent entamer rapidement les projets qui s'étaleront, notons-le, sur 24 mois.