Accalmie C?était le calme ce matin dans le quartier, les citoyens attendaient que les autorités locales tiennent leur promesse de les reloger dans les prochaines 24h. Un véhicule des services de sécurité assure, comme d?habitude, ce matin, le contrôle routier sur l?intersection qui mène vers les différentes communes de Bab El-Oued. Aucune trace de l'agitation qui a secoué, hier, ce paisible quartier algérois. Pas de vitres cassées, ni de barricades, ni de pierres. Les ruelles sont propres et vides. Les habitants se sont calmés, ils attendent que les autorités locales tiennent leur promesse et les relogent aujourd?hui à midi. «Regardez, ce sont des couches pour bébés et des gaufrettes que je porte pour ma femme et mon fils, qui sont chez ma tante et que je n?ai pas vu depuis quatre jours, raconte un habitant excédé, j?erre d?une famille à une autre.» Ce jeune père de famille, comme plusieurs autres, raconte qu?il vit depuis plusieurs années dans une buanderie dans des conditions pénibles et insupportables, espérant, depuis une année, le relogement «prédit» par des responsables locaux. «Il y a près de deux ans que la moitié des familles résidant à Diar El-Kaf ont bénéficié d?un quota de logements à Tixeraine et une autre partie a été recasée à Bab El-Oued alors que nous ils veulent nous attribuer des chalets ! Nous avions refusé et fait des recours, mais cela n?a pas été pris en considération», confie un autre habitant. Ce sont ces mêmes familles, emportées par la colère, qui sont sorties hier, dans la matinée, pour exprimer leur indignation et leur refus d?être recasées dans des chalets à Bordj El-Kiffan. Les protestataires, qui étaient nombreux, ont même barricadé la route qui mène vers Triolet. La tension était à son comble et les brigades anti-émeutes, dépêchées en urgence sur les lieux, ont eu beaucoup de mal à calmer les esprits et à apaiser le déchaînement de ces citoyens qui habitent dans ce quartier depuis 1957. Il faut dire que pas moins de 656 familles sont concernées par le relogement. Ces citoyens réclament leur relogement dans les appartements de Dely Ibrahim, de Aïn Naâdja et de Beni Messous qui leur sont destinés et non dans des chalets de sinistrés. D?ailleurs, ils accusent les responsables locaux, en l?occurrence le wali délégué de Bab El-Oued et le maire de la commune de Oued Koreïche de cette situation de pourrissement.