Une cérémonie sera organisée mercredi à Alger, pour annoncer le grand gagnant du concours et honorer les quatre autres lauréats. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a choisi le bureau d'études germano-tunisien Krebs Kiefef pour la conception du projet de la Grande Mosquée d'Alger. Selon des sources bien informées, ce bureau est le grand gagnant du concours d'architecture lancé par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Krebs Kiefef a proposé dans son offre 35 millions d'euros pour un délai de réalisation de 27 mois. Ils étaient cinq lauréats qui ont été sélectionnés parmi les 17 soumissionnaires après l'ouverture des plis techniques et financiers. Ces bureaux retenus sont AS Architecture Studio (France), Atsp-Atkins (France et Grande-Bretagne), Krebs Kiefef (germano-tunisien), Ipro-Plan (Allemagne) et Sarl Genidar (Iran). Le bureau d'études français a proposé 4,7 milliards de dinars comme coût d'études et de suivi avec un délai de 17 mois. Sarl Genidar a proposé 5,9 millions d'euros pour un délai de 12 mois. Ipro-Plan propose, pour sa part, un délai de 12 mois avec un coût de 12,9 milliards de dinars. Le projet en question a fait l'objet, faut-il le rappeler, de plusieurs critiques et rumeurs depuis l'ouverture des plis techniques. Des rumeurs ont circulé annonçant même le gel du projet par le président de la République. Le chef du gouvernement ainsi que le ministre des Affaires religieuses ont tous deux démenti cette information. «C'est celui qui a fait circuler l'information qui veut que le projet soit gelé», estime M.Ghlamallah. Les représentants de l'Agence chargée de la réalisation de cette mosquée ont également réagi à cette situation par des explications et des précisions. Ils ont affirmé que l'opération s'est déroulée dans la transparence, le respect des règles du marché et des délais. Aucune pression, selon eux, n'a été exercée sur les 19 membres de la commission d'évaluation, ni par la tutelle, ni par le président de la République. Concernant la polémique autour de l'espace réservé à cette mosquée, le ministre avait lui-même affirmé qu'il est suffisant et idéal pour la réalisation d'un tel projet. Le site de Mohammadia a été, en fait, choisi parmi 10 autres sites proposés par le Cneru (Centre national des études appliquées et de la recherche en urbanisme). Une assiette de 20 hectares a été dégagée pour la construction de cette mosquée pouvant accueillir 120.000 fidèles et qui sera dotée d'un minaret de 300 mètres, le plus haut au monde. Rappelons que le président de la République a visité, le 06 octobre dernier, au Palais du peuple, l'exposition des maquettes de chacun des dix-sept bureaux d'études ayant soumissionné à ce projet pharaonique. Le chef de l'Etat avait demandé au jury d'affiner le travail afin que la prise de décision d'attribution se fasse en tenant compte de tous les éléments fiables. Parmi les critères retenus par le jury, lors de la phase de l'évaluation des offres, figurent le mariage entre l'authenticité et la modernité dans les aspects liés à l'architecture du projet et la facilité d'utilisation de cette oeuvre gigantesque. A noter également que parmi les conditionnalités du cahier des charges afférent à ce projet figurent les capacités financières des bureaux d'études et leur expérience professionnelle.