Les acteurs politiques semblent donner la priorité aux contacts de proximité. La campagne électorale amorce son dernier virage, et les postulants et les états-majors locaux se contentent toujours des activités de proximité. Aucun parti n'a osé organiser un meeting populaire de peur de vérifier à ses dépens l'indifférence citoyenne. La commune de Sidi Aïch; où concourent cinq listes pour la prise des commandes de l'APC, suscite bien des convoitises. Ville riche de par son marché hebdomadaire, Sidi Aïch reste un carrefour où se croisent et se retrouvent des milliers d'habitants des dizaines de communes situées sur les rives gauche et droite de la vallée de la Soummam. Plus que cela, la municipalité dispose de 31 milliards de centimes en caisse qui ne demandent qu'à être dépensés. C'est le fruit des efforts de l'équipe sortante, élue à la faveur des partielles du 24 novembre 2004. Alors qui dépensera cette cagnotte destinée à l'amélioration du cadre de vie? Ce sera certainement l'une des cinq listes des formations politiques qui concourent pour les commandes locales. Le Dr Brahiti, qui drive la liste du RND, inscrit son argumentaire sur la nécessité d'une continuité. C'est son équipe, en effet, qui était aux commandes depuis 18 mois et qui est à l'origine de cette embellie financière et c'est conséquemment logique qu'elle fonde son argumentaire, que certains jugent «valable», sachant aussi l'autorité dont fait preuve l'actuel locataire du fauteuil de maire. En face, il y a le RCD qui a bâti toute sa stratégie sur l'équipe sortante dont il ne cesse de décrier la gestion. Pour preuve, il a lancé sa campagne par une protestation contre la démolition d'une place publique, que projettait le maire sortant. Le FFS, qui n'a jamais eu beaucoup de chance dans cette ville en n'ayant jamais pu depuis l'ouverture démocratique accéder aux commandes locales, se fait discret. Le FLN, dont le tête de liste est actuellement malmené par les lycéens qui lui reprochaient d'avoir pris part au «dialogue taïwan», suscite le débat par son slogan «17 ans, barakat!». Le FLN s'en prend au FFS et au RCD, qu'il accuse de «n'avoir rien fait depuis toutes ces années». En réponse aux lycéens, il est de mandé de «laisser la population s'exprimer». Le parti de Louisa Hanoune (PT) est aussi présent pour la deuxième fois à Sidi Aïch, il a misé cette fois-ci sur L.Hammouraoui pour conduire sa liste. Par ailleurs, les indépendants, qui étaient jadis présents en force, brillent cette fois-ci par leur absence. L'unique effervescence est à déceler au niveau des permanences des différents candidats, rythmée par les préparatifs. On est encore loin de l'engouement populaire d'autrefois en pareille conjoncture. Hier, les gens préféraient vaquer à leurs occupations quotidiennes. La démobilisation est si apparente que même le parti le plus populaire n'a pas pu réunir grand-monde, hier. A Sidi Aïch et ses petits villages, les acteurs politiques semblent donner la priorité aux contacts de proximité. Aussi, les lieux populaires, les cafés et les placettes publiques sont choisis par les différents candidats qui tentent de convaincre les électeurs de voter le jour «J».