Les ténors des formations politiques tirent leurs ultimes salves pour négocier au mieux la dernière ligne droite. La campagne électorale s'achève demain. Elle n'aura pas marqué spécialement les esprits. Le mérite qui lui revient c'est qu'elle se soit déroulée sans incident majeur. La classe politique algérienne semble avoir atteint un certain degré de mûrissement. Aucun dérapage verbal n'est à signaler. Aucune atteinte à la vie privée d'autrui n'a été relevée. A croire qu'un pacte de bonne conduite a été paraphé. Les meetings qui ont été animés à travers le territoire national se sont circonscrits au domaine réservé à la politique. Chômage, logement, pouvoir d'achat, culture, santé, transport, ont constitué les thèmes favoris des orateurs. Et des promesses, il en a plu à torrents. Réalistes ou exagérées, «concrétisables» ou relevant de l'utopie, cela reste à l'appréciation de l'électeur. C'est promis et même juré, il ne sera pas le dindon de la farce cette fois-ci. Pas de blanc-seing. Pas de chèque en blanc. Cela pourrait être aussi le slogan du citoyen. Si la campagne a démarré cahin caha, elle a fini par atteindre un niveau acceptable. Les lieux de rencontre se sont remplis. Certains partis, RND, MSP PT, FFS, FNA, RCD, En Nahda et El Islah, ont souvent fait salle comble. Les Algériens étaient à l'écoute. Ils trancheront en conséquence. Malgré quelques entorses à la loi, utilisation des symboles de la République et exhibition du portrait du chef de l'Etat...Les partis ont toutefois mis le doigt sur l'enjeu réel de ces élections du 29 novembre. Le statut de l'élu a été maintes fois mis en exergue. Les APC joueront-elles enfin leur véritable rôle? Celui de première institution de l'Etat. Le citoyen algérien accèdera-t-il enfin au statut privilégié, d'acteur de la gestion de la cité? Ce qui revient à remettre au goût du jour le concept de démocratie participative. Une proposition émise lors des assises des cadres du Front de libération nationale tenues cet été à Alger. Tous les partis, sans exception, l'ont sur les lèvres. Les prérogatives des APC, la revalorisation du statut du premier magistrat de la ville, occupent une place essentielle dans les discours adressés aux citoyens. «Pour construire l'Etat, il faut commencer par la commune», a déclaré ce samedi le secrétaire général du Rassemblent national démocratique, M.Ahmed Ouyahia, lors d'un meeting animé à Bouira. Le Parti des travailleurs à travers son porte-parole, a insisté sur les prérogatives nécessaires à attribuer aux élus. Un sérieux problème auquel se heurtent ces derniers. «La solution réside dans le choix des hommes compétents à qui il est nécessaire d'accorder davantage de prérogatives», a déclaré Mme Louisa Hanoune à la Maison de la culture Houari-Boumediene de Sétif. Le FNA, par la voix de son président Moussa Touati, a appelé à «bannir toute forme d'exclusion sociale qui tend à fragiliser davantage l'équilibre de la société et à prendre réellement en charge les préoccupations de la population, en particulier les jeunes». C'était dimanche dernier à Médéa. Le RCD, pour sa part, à appelé à la vigilance pour faire barrage à la fraude, il a justifié sa participation «par le souci d'une gestion transparente et par la volonté de faire bouger les choses et de donner l'espoir aux citoyens». Le FLN et son secrétaire général font leur campagne en brandissant les idéaux de Novembre. Pensent-ils avoir déjà course gagnée? Tout indique qu'ils ont le regard braqué vers la présidentielle de 2009. L'électeur veut quant à lui, du surmesure. 2009 c'est encore loin. Réponse le 29 novembre.