Riyad qui a apporté son soutien au processus de paix, pose néanmoins ses conditions à une normalisation des relations avec Israël. L'Arabie Saoudite a apporté, mardi, son soutien au processus de paix israélo-palestinien relancé en grande pompe à Annapolis mais n'a pas donné suite à une offre de normalisation avec les Arabes lancée par le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Parlant à l'ouverture de la Conférence d'Annapolis, la première à ce niveau à laquelle assistent des responsables israéliens et saoudiens, M.Olmert a appelé dans son discours les pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël, à ne pas ´´rester en retrait´´ dans le processus de paix. Le chef de la diplomatie saoudienne, Saoud Al-Fayçal, a, certes, applaudi, quoique sans enthousiasme, le discours de M.Olmert mais il a aussitôt exclu tout rapprochement dans un avenir proche entre le Royaume saoudien, gardien des Lieux Saints de l'Islam et poids lourd du monde arabe, et l'Etat hébreu. Sans se référer directement au discours de M.Olmert, le prince Saoud, venu à Annapolis après d'intenses pressions américaines, a répété qu'une normalisation arabe avec Israël ne saurait intervenir avant un retrait israélien des territoires arabes occupés. Il a ainsi rappelé que l'Initiative de paix arabe d'inspiration saoudienne, relancée en mars 2007, prévoyait une normalisation avec Israël seulement après son retrait de tous les territoires arabes occupés. ´´Dans l'Initiative de paix arabe, tous les pays arabes se sont engagés à réaliser la paix, la sécurité, la reconnaissance et la normalisation entre tous les Etats de la région, y compris Israël´´, a-t-il dit. Signe de sa méfiance à l'égard d'Israël, il a énuméré une série de mesures que l'Etat juif devrait prendre, selon lui, pour donner une chance aux négociations avec les Palestiniens après Annapolis. ´´Il est essentiel qu'Israël mette en oeuvre des mesures tels le gel de toutes les activités de colonisation, le démantèlement des avant-postes (les colonies sauvages), la libération des prisonniers, l'arrêt de la construction du mur (en Cisjordanie), la levée des barrages dans les territoires palestiniens occupés et du siège imposé au peuple palestinien´´, a-t-il dit. ´´Ces mesures doivent être appliquées d'une manière sérieuse sur le terrain pour que les négociations sur le statut final puissent réussir´´, a-t-il ajouté. Le prince Saoud a, en outre, appelé à la mise en place d'un mécanisme de suivi des négociations de paix israélo-palestiniennes qui doivent être lancées dans la foulée d'Annapolis. ´´Il est absolument nécessaire d'établir un mécanisme international de suivi pour surveiller les progrès dans les négociations entre les parties et la mise en oeuvre des engagement pris´´, a-t-il dit. ´´Nous sommes venus ici pour soutenir le lancement de pourparlers sérieux et continus entre les Palestiniens et les Israéliens, abordant toutes les questions fondamentales du statut final. Ces discussions doivent être suivies par le lancement des volets syrien et libanais le plus tôt possible´´, a ajouté le responsable saoudien. Dans une apparente réplique aux propos de M.Olmert, il a affirmé que l'Arabie Saoudite ´´n'a jamais été en retrait lorsqu'il était question de paix´´. Adel Al-Joubeir, l'ambassadeur saoudien à Washington, présent à Annapolis, a abondé dans le même sens. ´´La normalisation intervient après la paix, a-t-il dit à la presse. Selon cette initiative, la conséquence d'un accord de paix (israélo-palestinien) sera la paix et la normalisation entre Israël et tous les pays arabes. On ne cueille pas les fruits de la paix avant de faire la paix. Nous l'avons clairement fait savoir´´, a-t-il ajouté. Dans son allocution, M.Olmert a affirmé qu'il ´´apprécie´´ l'Initiative arabe et ´´reconnaît son importance´´ mais s'est gardé de l'accepter comme base pour faire la paix entre son pays et le monde arabe.