Ils l'ont fait tôt dans la matinée d'hier. En effet, cette délocalisation s'est effectuée à la «césarienne» après que Boghni eut connu sa deuxième soirée de terreur lundi. Ainsi, de violents affrontements ont opposé les GIR et les jeunes manifestants. La goutte qui a fait déborder le vase aura été sans doute cette vague d'arrestations opérées par des policiers en civil et qui a ciblé des émeutiers. A ce titre, huit jeunes âgés entre 18 et 27 ans, ont été interpellés par les services de sécurité. Un chiffre qui vient s'ajouter aux 19 manifestants arrêtés, dimanche, par la gendarmerie et qui devaient passer hier devant le procureur. Selon certains témoignages, les GIR pourchassaient les jeunes jusqu'à l'intérieur de leur domicile. Une véritable chape de terreur s'est abattue alors sur la cité. Les gendarmes ont saccagé la stèle de Matoub Lounès et le mémorial dédié à toutes les victimes du Printemps noir. Les jeunes se sont donné le mot pour s'attaquer au commissariat. Les policiers ont usé de tirs de sommations pour disperser la foule surexcitée. Les affrontements ont continué jusqu'à une heure tardive de la nuit. Dans la matinée d'hier, les éléments de la Bmpj ont pris position à la désormais ex-brigade de gendarmerie. En effet, les gendarmes ont quitté la ville dans la nuit de lundi à mardi. Une manifestation de joie a suivi ce départ. Par ailleurs, quelques jeunes voulant à tout prix démolir cette bâtisse en ont été empêchés par la police locale et les éléments de la Bmpj qui avaient installé leurs quartiers généraux tôt dans la matinée.