Devant la multiplication d'embûches, des entreprises procèdent au gel de leurs investissements en Algérie. Les investissements en Algérie continuent à avancer à pas de tortue. Il est certes un secret pour personne que le pays dispose d'une manne financière appréciable, pour attirer les capitaux étrangers, néanmoins des facteurs internes font que les opérateurs économiques ne se bousculent pas au portillon. Au contraire, devant la multiplication d'embûches, des entreprises, et pas des moindres, procèdent à un pur et simple gel de leurs investissements en Algérie. Première bête noire montrée du doigt: la bureaucratie. Ce phénomène dont l'Algérie pâtit depuis l'indépendance, continue de la poursuivre même après que les responsables eurent crié que le pays a effectué sa transition économique. Ce qui est, par ailleurs, démenti sur le terrain. La preuve, le groupe emirati de l'immobilier Emaar vient de décider le gel de ses principaux projets en Algérie. De par cette décision, le pays vient de perdre un investissement important estimé à 25 milliards de dollars. Le secteur du Btph n'est pas le seul à souffrir de la bureaucratie. Nous citerons, dans cette optique, la privatisation des cinq banques publiques algériennes, à savoir la BDL, la BNA, la Badr, la BEA et le CPA dont l'ouverture du capital reste en suspens. Il y a certes plusieurs observateurs qui voient d'un mauvais oeil l'opération de privatisation de ces banques, néanmoins et compte tenu du mode de fonctionnement jugé comme étant opaque et obsolète de ces établissements financiers, d'aucuns sont forcés de voir en l'ouverture de leur capital la solution idoine. D'autant que ces banques souffrent, elles-mêmes, de bureaucratie qui est, dans la plupart des cas, à l'origine de la lenteur des investissements locaux ou étrangers. Au niveau local, ces banques octroient des crédits au compte-gouttes et après des délais assez longs. Peut-être le plus grand casse-tête chinois est celui auquel sont confrontés surtout les jeunes désirant créer leurs petites entreprises, notamment dans le cadre du dispositif de l'Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes). Il est important de souligner dans ce chapitre, les diverses embûches rencontrées au niveau des banques par les jeunes ayant la fameuse décision d'éligibilité au crédit bancaire. Les lenteurs bureaucratiques, les pots-de-vin, les passe-droits, sont autant de difficultés rencontrées par ces jeunes. Pourtant, dans le cadre du plan de la relance économique initié par le président de la République, des sommes faramineuses sont mises dans les banques, pour qu'elles soient utilisées au développement de l'économie nationale, par la multiplication des projets d'investissements. Tel n'est pas le cas, car ces sommes continuent encore de dormir, du sommeil profond dans les coffres des banques nationales. Et c'est pour cette raison, que certains secteurs de l'économie n'arrivent toujours pas à décoller. Cette situation, on ne peut plus chaotique, persiste au moment où les banques étrangères s'installent en Algérie, livrant ainsi une concurrence farouche aux banques locales qui, elles, persistent dans leur léthargie et la gestion des plus archaïques. Dans cette situation, les appels renouvelés lancés par l'Algérie envers les investisseurs étrangers ne semblent pas atteindre une oreille attentive susceptible de les prendre en considération. C'est, en effet, là que réside le paradoxe. Car, comment fait-on appel aux opérateurs économiques étrangers alors que l'on n'a pas les moyens nécessaires pour les accueillir? En ce sens, il faut dire que la réforme financière dont celle du système bancaire, entamée depuis bien longtemps n'a pas encore donné les fruits escomptés. C'est dans ce climat bureaucratique et opaque qui ne dit pas son nom, à l'opposé de celui des affaires qu'évolue l'économie algérienne.