Les départements de la sécurité et de la santé sont directement concernés en tant que principaux partenaires à endiguer de tels fléaux. La détresse, la maladie, la misère, le mal-être battent leur plein pour bon nombre de citoyens. Une situation ouvrant la voie royale aux «marchands de rêve» qui, avec toute l'effronterie du monde, promettent le pays de cocagne aux malchanceux en quête d'une «bouée de sauvetage» à leur calvaire. Les moyens et le prix importent peu. Ces «marchands de rêve» vous «offrent» la santé et la «prospérité» sur un plateau d'argent. Et une telle pratique n'a que de l'avenir devant elle, tant que de nombreux patients essayeront de tenter le diable en personne pour leur santé au détriment de leur force morale, de leur statut social et de leurs facultés intellectuelles. Les marchés hebdomadaires, leurs lieux de prédilection, connaissent toutes les péripéties de ces quidams dont la verve conjuguée à l'illusionnisme font dormir debout le plus sceptique des sujets. Les premiers, avec la même cabale mais dans un style et une approche différents pour chacun d'eux, sont nombreux à clamer leur panacée à travers un mégaphone qui vocifère les contradictions des uns et des autres dans l'humour et l'humeur spécifiques de l'Algérien et autres acolytes marocains. Dans cette cacophonie, la médecine moderne se trouve reléguée au second plan. Tandis que les «potions magiques» font office de «remède» miraculeux. Ces «charlatans» des temps modernes -parfois ce sont des dames- se prévalant d'être des guérisseurs et se faisant soigner eux-mêmes par la médication classique, vantent au su et au vu de tous, les vertus de leur potion magique illustrée sur fond d'exorcisme. Cédé pour la modique somme de 100DA l'«élixir», quand ce n'est pas une «poudre» ou une quelconque résine qui tenterait de rivaliser avec la pharmacopée, ces précurseurs, avisés du coût actuel des médicaments et des soins de santé qui font pâlir les plus nantis, ne se font pas la moindre bile pour écouler leur «marchandise». L'autre catégorie d'individus, ce sont ces «cheikhs» non moins machiavéliques que l'on surprend ces derniers temps dans quelques souks et qui, avec pour tout arsenal, un calame et un encrier, plus un étonnant «vade-mecum des mystères (?!)», lorgnent la créature la plus vulnérable et la plus ciblée. Le temps que les litanies stéréotypées et le prêchi-prêcha pertinent du «bon samaritain» fassent leurs effets sur le sujet baba, la «proie» peut toujours rêver de sa résurrection, voire du gros lot, une fois ruinée. Car ici, la seule baraka existant est bel et bien destinée au «maître» en espèces bien sonnantes et trébuchantes. Quant à cette prétendue «préparation de salut» se voulant l'émulation même des médicaments (officiels) et tenue dans le secret des dieux, elle n'a d'autre vertu ou propriété que celles du Père Noël. Entre-temps, le malheureux pourra toujours câliner son talisman jusqu'à ce que la poule ait des dents, quant à la réalisation de son voeu. Quant au contrôle, il faudra repasse.