L'Expression: Monsieur le minsitre, un incident est survenu, hier, à l'infrastructure de Beni Haroun. Des fuites ont été constatées et des secousses telluriques ont été ressenties. Y a-t-il vraiment danger en la demeure? Abdelmalek Sellal: Il n'y a absolument aucun danger pour le barrage ainsi que pour les populations de la région. Il est vrai que des secousses telluriques ont été ressenties dans le village, mais toute l'histoire est liée à des fuites constatées sur le tunnel de transfert qui sert à mobiliser les eaux du barrage de Beni Haroun vers le barrage-réservoir de l'oued Athmania. Mais dire que des infiltrations d'eau sont à l'origine d'une secousse tellurique de 4 sur l'échelle de Richter, c'est trop dire, d'autant que ces mêmes fuites étaient prévisibles dès le départ et nous ne sommes qu'à une phase d'expérimentation. Les citoyens pensaient, au départ, que les secousses sont dues au pompage, mais cette hypothèse est loin d'être plausible comme je viens de le souligner. Cela dit, les fuites d'eau ne représentent aucun danger, mais nous avons décidé, pour le moment, d'arrêter l'opération de pompage vers le barrage-réservoir de l'oued Athmania afin de résorber toutes les anomalies et assurer une bonne stabilité et sécurité du projet, une condition pour atteindre son niveau d'exploitation. Le président de la République avait mis en garde, en septembre dernier, contre toute erreur en mesure de mettre la région et la vie des populations en danger. Les précautions sont-elles suffisamment prises en compte pour la sécurité nécessaire des populations? Je tiens à rassurer, encore une fois, qu'il n'existe aucune menace, ni au niveau du barrage ni au niveau des transferts. Nous sommes en contact avec le Centre algérien de recherche en astronomie astrophysique et géophysique pour un supplément d'informations sur l'épicentre des secousses enregistrées aujourd'hui (hier) dans la région, car cette même région a connu déjà une activité sismique bien avant le démarrage de la phase d'expérimentation. Le problème est donc vieux tout comme le projet du barrage de Beni Haroun qui date déjà de plusieurs années. Il a été à l'arrêt depuis plusieurs années pour des raisons connues, avant de le récupérer et reprendre les travaux pour sa mise en exploitation. Nous sommes actuellement à un niveau de remplissage bien étudié et nous pensons atteindre, l'année prochaine, le taux de 600 millions de m3 et 940 millions de m3 en 2009, et en toute sécurité. Avez-vous prévu des corrections sur le chantier après l'incident survenu aujourd'hui? Un panel d'experts étrangers de renom sont mobilisés aux fins de mettre les choses au clair et une équipe d'experts suisses et belges est attendue le 14 de ce mois pour examiner le projet en toute transparence. Je tiens à vous informer que l'arrêt de l'opération de pompage n'aura aucune incidence sur l'approvisionnement en eau de la population, compte tenu du volume de transfert déjà accompli et qui est à hauteur de 16 millions de m3 emmagasiné par le barrage-réservoir de l'oued Athmania. Cela nous donnera une autonomie de neuf mois qui permettra de sécuriser en alimentation en eau une bonne partie des régions prévues dans le périmètre d'approvisionnement. Je rappelle qu'il n'y a strictement aucun danger et nous procédons déjà aux réparations des fuites constatées et qui sont tout à fait normales pour un projet en phase d'essai.