Répondant à l'appel du bureau de wilaya de l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA) et de l'Union générale des étudiants libres (UGEL), quelques étudiants de l'université de Boumerdès ont participé, samedi, à une marche qui s'est terminée en rassemblement devant le tribunal de la ville en signe de « solidarité » avec un étudiant algérien poursuivi par un (autre) étudiant guinéen pour « vol » et qui devait comparaître devant le juge. Beaucoup d'étudiants que nous avons rencontrés à Boumerdès nous ont déclaré qu'ils refusent de s'inscrire dans l'action des deux organisations estudiantines « parce qu'elle s'apparente à du racisme ». « Pourquoi ne laisse-t-on pas la justice faire son travail correctement et en toute indépendance ? », s'interroge-t-on. L'affaire remonte à une vingtaine de jours lorsque l'étudiant guinéen a porté plainte contre son camarade algérien l'accusant de lui avoir volé son portable. Et avant-hier au soir, l'UNEA a mené un travail de « sensibilisation » des étudiants algériens en organisant des assemblées générales dans les résidences et appelant à observer une journée de grève et à effectuer une marche « pour soutenir notre concitoyen contre des étudiants étrangers ». Dans son communiqué, l'UNEA invite tout simplement tout étudiant étranger qui ne respecterait pas la religion et les valeurs islamiques, les principes de la franchise universitaire, les mœurs et coutumes algériennes à « rentrer chez lui ». « Xénophobe, raciste », commentent d'autres étudiants qui préconisent simplement « le recours à la loi s'il y a infraction ou dépassement ». L'UNEA menace, dans son communiqué, de « faire exploser la situation si les mesures nécessaires ne sont pas prises ». Un responsable de l'université nous a déclaré : « Nous avons essayé de rassurer tous les étudiants disant qu'on va trouver une solution à l'amiable conformément au règlement intérieur. » Tout en soulignant que les responsables de l'université n'avaient pas été mis au courant de ce problème. L'affaire a été renvoyée au 31 novembre pour absence de témoins.