Les chefs d'entreprise se plaignent de payer trop de charges fiscales et parafiscales. Les hommes d'affaires algériens estiment que la création d'emplois revient trop cher aux entreprises qui sont soumises à ´´trop de charges´´ fiscales et parafiscales. Ce sont les opérateurs économiques, présents à une table ronde sur la petite et moyenne entreprise (PME), tenue jeudi au siège du Conseil national consultatif de la PME (CNC-PME), qui ont soulevé cette problématique. Le paradoxe, c'est que le ministère du Travail conditionne la baisse des charges fiscales par la création de l'emploi alors que les opérateurs demandent de baisser les charges pour créer les postes de travail. Notons dans ce sens que le ministère du Travail a élaboré récemment un décret qui propose des baisses des charges parafiscales pouvant aller jusqu'à 36%. Le projet prévoit une baisse de 20% en ce qui concerne les cotisations de sécurité sociale au profit de l'employeur pour tout emploi nouvellement créé. Cette baisse peut atteindre 28% quand le demandeur d'emploi est employé pour la première fois de sa vie, et 36% lorsque l'emploi a été créé dans le Sud ou les Hauts Plateaux. Le même décret stipule également qu'il y aura une baisse de 8% et durant une année pour tous les employeurs, avec neuf travailleurs et plus qui doublent leurs effectifs initiaux, soit un gain de 2%, ce qui ramène la part patronale à 23% et le taux global à 32,5%. Une manière, selon le ministère, d'encourager les employeurs en Algérie. Mais ces derniers ne semblent pas intéressés par cette démarche. «Ce n'est pas tant la pression fiscale qui constitue un poids pour l'entreprise, car cette pression est aujourd'hui estimée correcte, mais le problème est que nous payons trop d'impôts sur les charges, ce qui incite peu à la création d'emplois», a relevé, d'emblée, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), M.Réda Hamiani. Le président du CNC-PME, M.Zaïm Benzaci, considère pour sa part que la multiplication de PME dans la sous-traitance est certes un facteur générateur d'emplois mais il faudra que les charges soient moins lourdes. Ce dernier citera une multitude de créneaux porteurs pour l'investissement et l'emploi, autour du pôle pétrolier, dans le transport, le tourisme ou encore dans le secteur prometteur des services. Pour rester dans la fiscalité, les promoteurs présents ont soulevé la proposition en faveur d'un moratoire de cinq ans pour permettre à des entreprises de basculer de l'informel à l'économie formelle. Pendant ce moratoire, l'Etat ne perçoit pas d'impôts pour permettre à des entreprises de «passer dans la transparence, en toute confiance» et de réaliser ainsi une «conversion sans risque». Cette initiative permettra, argumentent les présents, de favoriser l'émergence du plus grand nombre possible d'entreprises qui activent dans la légalité et celles qui resteront «disparaîtraient alors de facto». Le débat a également tourné autour de l'accord d'association avec l'Union européenne. Les participants ont, dans l'ensemble, jugé le démantèlement tarifaire «trop brutal» pour certaines entreprises. Ils ont proposé une approche par filière qui classerait par catégories les entreprises dont les produits seraient touchés au fur et à mesure par la levée des barrières douanières.