L'Engoa a eu droit, hier, à une véritable avalanche de critiques et de mises au point de la part du ministre des Travaux publics. En 18 jours de travaux seulement, en cadence accélérée, le pont enjambant l'oued de Beni Messous, mis à terre à la suite des dernières intempéries ayant touché Alger, a été remis en l'état hier. Il fallait s'y mettre. Car, l'effondrement du pont a causé d'énormes bouchons sur la route nationale n°11 reliant plusieurs localités, dont Les Dunes, Staouéli et Chéraga. Demeurent, néanmoins, certaines retouches à accomplir avec la collaboration des services de l'hydraulique. «Il s'agit de la canalisation de l'oued en amont et en aval aux fins de protéger l'ouvrage», explique le ministre des Travaux publics qui est en première ligne concernant d'autres chantiers qu'il avait tendance à qualifier de «sensibles». Il est surtout à cheval sur deux projets: l'aménagement du carrefour de Aïn Allah et celui de la Concorde (Bir Mourad Raïs). Pour lui, l'entreprise chargée des travaux n'a pas le droit à l'erreur. L'Engoa (Entreprise nationale des grands ouvrages d'art) a eu, justement, hier, droit à une véritable avalanche de critiques et de mises au point de la part du ministre des Travaux publics. Sur le chantier de Aïn Allah, le ministre accordera une semaine de plus à l'Engoa pour finaliser les travaux. Autrement, cette même entreprise publique, en perte de vitesse, «ne remettra plus les pieds sur les chantiers». «Je suis déçu», lance le ministre à l'adresse du responsable de l'entreprise. Des pénalités sévères vont tomber sur cette entreprise, dès les premières instances qui suivront le constat établi hier sur place. La recette de Amar Ghoul: se mettre à niveau à tous les niveaux, suivre le train-train de la croissance qu'adoptent les sociétés étrangères, optimiser les tâches et s'organiser d'une manière efficace. Faute de quoi, «disparaître de la circulation». A Quelques encablures de Aïn Allah, plus précisément sur le chantier de la Concorde (double trémie et aménagement complet), la même entreprise a été derechef épinglée pour laisser-aller et inattention. Chantier à l'arrêt pendant les intempéries et repos durant les deux jours du week-end, même si le climat est favorable aux besognes, d'où les retards dans la livraison des projets et le «déchaînement» du ministre. Sur place, Amar Ghoul a recommandé l'accomplissement des tâches durant le week-end, histoire de récupérer un retard accusé à la suite des intempéries. «Une entreprise de travaux publics n'est pas une administration qui fonctionne suivant le régime de la Fonction publique», explique le ministre qui a carrément remis en cause l'organisation actuelle des entreprises qui se chargent de la réalisation des projets, notamment ceux qualifiés de «chantiers sensibles». «Sensibles parce que le désengorgement de certaines localités est directement lié à la livraison urgente de ces projets», soutient le ministre des Travaux publics. Sur certains autres chantiers, à l'instar de celui relatif aux travaux de dédoublement de la RN11 (Club des Pins-Les Dunes) ainsi que la RN24 (Bordj El Bahri), un problème d'un autre genre a été posé. Il s'agit de l'absence d'un réseau d'assainissement, c'est-à-dire que le retard est lié simplement et clairement à la traîne des services de l'hydraulique. Cela montre à quel point les services du gouvernement agissent en rangs dispersés, mais aussi à quel point nos villes sont délaissées. C'est le résultat de l'anarchie.