Les localités, qui ont connu des échauffourées lors des marches, ont toutes retrouvé durant le week-end le calme.Un climat de psychose régnait hier dans la ville. Les 26 manifestants qui ont été arrêtés le jeudi ont été, pour la plupart, libérés à l'exception de huit d'entre eux qui ont refusé de se plier aux conditions posées par le commissaire de la ville, à savoir l'arrêt du recours à la violence. De leurs côtés, les délégués de la CICB s'étaient retrouvés pour un conclave extraordinaire jeudi à Aït R'zine à l'issue duquel une marche populaire a été retenue pour mercredi prochain au chef-lieu de wilaya avec pour objectifs de «reconquérir le chef-lieu de wilaya» qui est fermé aux manifestations depuis quelque temps, d'«exiger la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur et la libération inconditionnelle des détenus». Au cours du même conclave, les délégués, nouveaux pour la plupart, ont retenu la proposition d'une action nationale appuyée par des marches synchronisées au chef-lieu de wilaya qu'ils soumettront lors du prochain conclave de l'interwilayas, qui se tiendra les 11 et 12 avril à Chemini. L'audition des délégués détenus, qui a débuté mercredi dernier, se poursuivra aujourd'hui. L'instruction n'a pu être achevée mercredi. Seul M.Ali Gherbi a été auditionné en présence du collectif d'avocats de la défense. «Incitation à attroupement, direction et organisation d'un mouvement insurrectionnel, obstacle à la réquisition de la force de l'ordre, incitation à la désobéissance, direction d'une organisation illégale, organisation de manifestations non autorisées...», sont autant de chefs d'inculpation parmi les 24 retenus contre lui. Les quatre autres délégués se présenteront aujourd'hui devant le juge instructeur. Ce n'est qu'après l'étude du dossier que le sort des détenus sera décidé. Selon un membre du collectif, la décision sera rendue par le procureur de la République concernant leur traduction devant la cour correctionnelle ou criminelle. Les avocats de la défense ont introduit une demande de liberté provisoire, mais restent toutefois sceptiques quant à la réponse qui lui sera réservée. Interrogés sur la situation des détenus à la maison d'arrêt, nos interlocuteurs nous ont fait savoir que «les détenus ont un bon moral et qu'ils se portent bien». Même son de cloche du côté des familles qui ont pu leur rendre visite.