Ce programme consiste à renforcer les capacités locales. Devant un parterre de journalistes, une conférence de presse a été organisée hier au Théâtre national Mahiedine-Bachtarzi et ce, pour présenter une nouvelle pièce de Grigorie Gorine, intitulée Enzo Erostrate. Cette rencontre était animée par le réalisateur Haider Benhassine et Feth Ennour, chargé de communication au TNA. Ce genre d'initiative constitue une tribune pour l'émergence de nouveaux talents, une opportunité à même de meubler la scène théâtrale en cette période et qui devrait être étayée de communications et exposés. Enzo Erostrate est inspiré de genres littéraires tels que les récits historiques, les légendes et mythologies, les contes populaires, mais parmi les oeuvres dramatiques classiques, la tragédie est sans conteste le genre théâtral qui émeut le plus le public. Cette pièce relate l'une des plus célèbres du genre, dont l'intrigue et les personnages sont connus de tous. Il s'agit de: Mélancolie de Enzo Erostrate qui illustre les divergences ethniques de l'époque. Victime d'une injustice, il décide d'incendier le temple de la ville. Vu l'acte qui n'honore pas son auteur, les décideurs interdisent même de prononcer son nom. Ce qui fait ressortir l'aspect lugubre et dégradant de la société de l'époque. Ainsi, il dénonce la corruption et l'incompétence des dignitaires. Il interprète le désir ardent du peuple d'amour et de bonheur. Le Théâtre national algérien marque ainsi un parcours riche en activités et programmes durant cette année 2007 qui entre dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe». Pour promouvoir cette discipline, le TNA vise la diffusion de quelques représentations théâtrales sur l'ensemble du territoire national, en général, et le Sud, en particulier. Tel a été le cas dernièrement à Tamanrasset avec la représentation de la nouvelle pièce du doyen Mohamed Ben Guettaf, intitulée Arrêt fixe et réalisée par Azzedine Abbar. Cet Arrêt fixe à Tamanrasset a eu un écho favorable chez les locaux, ce qui démontre leur soif de ce genre d'initiative. Cette pièce relate l'histoire d'un condamné à perpétuité, nommé Kader, qui n'a plus d'autre horizon qu'un bout de fenêtre dérisoire et la visite régulière de son gardien, Messaoud. A force de se voir, l'habitude étant une seconde nature, une amitié est née entre eux. Ils ont noué d'étranges liens de dépendance réciproque qui pourraient ressembler, si les circonstances ne s'y opposaient, à de la complicité, voire de la fraternité...Résigné, du moins en apparence, Kader écrit depuis trente ans une histoire de retour au pays; une histoire de solitude et de souvenirs nostalgiques; une histoire qui ressemble étrangement à la sienne. Jusqu'au jour où la pièce est présentée dans ce style absurde, où la différence entre les deux acteurs de cette histoire tourne autour d'une problématique qui ne dit pas son nom. La question est: qui est le prisonnier? Kader, le condamné à perpétuité ou Messaoud le gardien de prison? Il s'agit du phénomène de la contradiction. Ils s'assignent les moyens pour arriver à leur but. Cela paraît une contradiction tellement majeure, tellement aveuglante qu'on ne comprend pourquoi on n'a pas pu l'aborder frontalement et prendre, après discussion, une décision claire en la matière. C'est pourquoi ce programme consiste à renforcer les capacités locales. Grâce à de nouveaux partenariats, à la formation et au renforcement de la solidarité nationale sous toutes ses formes, plusieurs opérations visant la redynamisation du secteur de la culture en général et le théâtre en particulier ont été lancées tout au long de l'exercice 2007 dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe». D'autres représentations seront données à cette occasion, prochainement à Ouargla, Illizi et Adrar. Et ce pour gratifier les mélomanes du quatrième art de quelques pièces théâtrales puisées dans les anciens répertoires universels.