La victime n'a plus d'autre horizon qu'un bout de fenêtre dérisoire et la visite régulière de son gardien. Devant un parterre de journalistes, une conférence de presse a été organisée hier au Théâtre national Mahiedine-Bachtarzi et ce, pour présenter une nouvelle pièce du doyen Mohamed Ben Guettaf, intitulée Arrêt fixe. Cette rencontre est animée par le réalisateur Azzedine Abbar et Feth Ennour, chargé de communication au TNA. Ce genre d'initiative constitue une tribune pour l'émergence de nouveaux talents, une opportunité à même de meubler la scène théâtrale en cette période et devrait étayer de communications et exposés inhérents à la situation et aux perspectives du théâtre algérien. Arrêt fixe relate l'histoire d'un condamné à perpétuité, nommé Kader. La victime n'a plus d'autre horizon qu'un bout de fenêtre dérisoire et la visite régulière de son gardien, Messaoud. A force de se voir, l'habitude étant une seconde nature, une amitié est née entre eux. Ils ont noué d'étranges liens de dépendance réciproque qui pourraient ressembler, si les circonstances ne s'y opposaient, à de la complicité, voire de la fraternité... Résigné, du moins en apparence, Kader écrit depuis trente ans une histoire de retour au pays; une histoire de solitude et de souvenirs nostalgiques; une histoire qui ressemble étrangement à la sienne. Jusqu'au jour où... la pièce est présentée dans un sens absurde, où la différence entre les deux acteurs de cette histoire tourne autour d'une problématique qui ne dit pas son nom. La question est: qui est le prisonnier, Kader, le condamné à perpétuité ou Messaoud le gardien de prison? Il s'agit du problème de la contradiction. Ils s'assignent les moyens pour arriver à leur but. Cela paraît une contradiction tellement majeure, tellement aveuglante qu'on ne comprenait pourquoi on ne pouvait pas l'aborder frontalement et prendre, après discussion, une décision claire en la matière. Le Théâtre national algérien marque ainsi un parcours riche en activités et programmes durant, notamment cette année 2007 qui entre dans le cadre de l'événement «Alger, capitale de la culture arabe». Pour promouvoir cette discipline le TNA vise la diffusion de quelques représentations théâtrales sur l'ensemble du territoire national en général et le Sud en particulier. Quatre représentations seront données à cette occasion à Tamanrasset, Ouargla, Illizi et Adrar, dans lesquelles les membres du TNA seront accompagnés d'un ensemble de journalistes pour gratifier les mélomanes du quatrième art de quelques pièces théâtrales puisées dans les anciens répertoires universels.