Selon un membre du tiers présidentiel, le projet a été élaboré après une longue concertation avec les militants du parti. La proposition de renouveau du FLN initiée par les militants du parti fait rage. Rendue publique avant-hier, la contribution de Abderazak Bouhara, rassemble, d'ores et déjà, des voix puissantes au sein du vieux parti. «Ce n'est pas l'initiative de Bouhara, c'est une réflexion à laquelle ont participé plusieurs membres influents du parti», a déclaré Abdelhah Boussenan, membre du tiers présidentiel et ancien militant du FLN. Interrogé, en marge de la session du Sénat tenue hier, sur le nombre des participants, ce sénateur affirme qu'ils sont au nombre de 200 militants. «Ce sont des anciens militants du parti», a-t-il encore précisé. Selon lui, le projet a été élaboré après une longue concertation avec les militants du parti. La concertation s'est élargie à tous les membres du parti à travers les 48 wilayas. M.Bousennan qui s'occupe de la distribution du document affirme qu'il a envoyé des copies à tous les militants. La proposition «des 200 militants» est loin d'être une simple missive ou un «non-événement», comme l'avait qualifié le secrétaire général du parti. «Nous ne voulons pas faire un coup d'Etat, nous voulons juste ouvrir un débat pour discuter de la situation du parti et rassembler ses militants», a-t-il assuré. Et de renchérir: «Le FLN appartient à ses militants lesquels représentent le peuple.» Analysant profondément la situation actuelle du parti, les initiateurs de ce «rassemblement» estiment que le FLN «est dans un état de délabrement et est incapable d'assumer une telle mission». Comme ils considèrent également que «le FLN est dans une situation de crise d'où l'urgence de sa rénovation, de sa modernisation et pourquoi pas d'une véritable refondation». Cette initiative a apparemment trouvé un écho favorable. Voulant démontrer le poids de cette réflexion, M.Bousennan dira: «Les dinosaures du FLN sont d'accord.» Ce n'est pas tout. Notre interlocuteur est allé loin dans ses arguments pour dire: «Même les ministres du FLN ne sont pas contents de la manière dont est géré le parti.» Après un long silence, les militants sortent de leur réserve pour contester le comportement de la direction à la tête du parti. Les initiateurs de cette action comptent aller jusqu'au bout. «Nous avons envoyé une copie au président de la République qui est également président d'honneur du parti», a-t-il avancé. Des copies ont été envoyées à des membres de l'instance exécutive entre autres Hadjar, lequel ne s'est pas encore prononcé. La position de ce dernier semble être une carte incontournable pour les deux parties. Hier dans le hall du Sénat, une diatribe a opposé deux sénateurs. Alors que Boussenan n'écarte pas l'adhésion de Hadjar, un autre sénateur affirme le contraire. «Nous sommes contre une troisième voie», affirme ce sénateur. En réponse, M.Boussenan affirme qu'il ne s'agit pas du tout d'une troisième voie. L'objectif recherché, indique-t-il, est la constitution «d'un vaste rassemblement populaire autour de la personne du président de la République dans le respect du pluralisme politique et du multipartisme». Contrairement à Boussenan, Abderazak Bouhara n'a pas voulu s'exprimer sur le sujet. Ce dernier s'est juste contenté de préciser que ce n'est pas son initiative et qu'il vise en aucun cas le patron du parti. Enfin, cette proposition vient annoncer qu'un bouleversement risque de frapper le parti prochainement.