Face aux incertitudes de la conjoncture et aux défis de l'heure, le groupe, dans lequel fait partie le sénateur Abderrazak Bouhara, recommande d'éviter « de tomber dans le travers de la critique stérile, du danger de l'autosatisfaction et des illusions du triomphalisme. » Un groupe de militants du FLN a exprimé dans une lettre, rendue publique hier, le vœu d'organiser « un débat constructif pour le renouveau du parti, un débat dépersonnalisé et placé au niveau des idées ». Dans cette contribution, ce groupe justifie cette démarche par plusieurs arguments. Le pays, disent-ils, « a besoin d'un vaste rassemblement populaire pluraliste en mesure de contribuer à mettre définitivement fin aux événements dramatiques qui le secouent et à consolider la paix, la stabilité, la démocratie et le développement. Les rapports de forces sur le plan international nécessitent la construction d'un front intérieur capable de préserver la souveraineté nationale, l'intégrité du territoire et l'unité du pays ». Face aux incertitudes de la conjoncture et aux défis de l'heure, ce groupe, dans lequel fait partie le sénateur Abderrazak Bouhara, recommande d'éviter « de tomber dans le travers de la critique stérile, du danger de l'autosatisfaction et des illusions du triomphalisme. Réduire la crise de notre parti à un simple mécontentement de militants déçus pour ne pas avoir été retenus dans des listes de candidatures aux élections relève de la myopie politique ou de la désinformation ». « CRISE DE REPRESENTATION » Selon le document, « le discours du parti (du FLN, ndlr) comporte des références nostalgiques au passé différemment perçues, une orientation nationaliste mal assumée, un contenu populaire étouffé et un penchant conservateur dissimulé. Il souffre de l'absence d'un projet politique de consensus et d'une crise de représentation avec de jeunes générations ignorées, des femmes reléguées au second plan, d'anciens cadres dirigeants victimes d'un ostracisme notable ». Une « crise de fonctionnement » est ainsi dénoncée. Il y a aussi « la crise d'organisation et de confiance » qui est mentionnée due « aux contradictions entre le discours et le parcours de la direction. Il y a aussi une crise de stratégie en raison d'une implantation territoriale du parti calquée sur les divisions administratives de l'Etat au détriment d'un déploiement orienté sur l'implantation humaine et les catégories sociales les plus influentes au sein de la société ». Ce groupe de militants constate : « La réalité électorale nous montre que la désaffection populaire vis-à-vis de notre parti se poursuit de manière inquiétante. Mais ce n'est pas une fatalité. Le sursaut salutaire est possible. » La proposition d'un axe de réflexion pour la sortie de l'impasse est le résultat « d'une large concertation avec de nombreux militants et cadres dirigeants du parti. Le pays a encore besoin du FLN, d'un parti fort et uni qui rallie ceux qui œuvrent pour la libération politique, économique et sociale du peuple. Notre parti ne peut être réduit à un simple appareil destiné à préserver des positions personnelles et les intérêts de groupes restreints ». « SUSCITER UN DEBAT GENERAL » Il est toutefois signalé sans ambiguïté aucune que le parti « est en phase avec la politique menée par le président de la République. Les divergences se rapportent au devenir du parti, à son identité et aux méthodes de travail en son sein ». L'assiette électorale est « en dessous de la barre des 20% depuis les élections de 1990. S'agissant des élections législatives, le niveau le plus élevé, à savoir 14%, a été atteint en 2002 et le niveau le plus bas en 2007, soit 7,5%. Quant aux élections communales, le niveau le plus élevé, 17%, date de 1991 et le niveau le plus bas, 11% date de 2007 ». En prévision d'un congrès à tenir dans les plus brefs délais, il faut « susciter un débat général, organisé à l'initiative de la base limitante. Saout El Ahrar devrait ouvrir ses colonnes à ce débat. La réunion du conseil national devrait être consacrée à la préparation d'un congrès pour le renouveau du parti. Le conseil national reste en session ouverte jusqu'à la tenue du congrès. Il tiendra obligatoirement une séance dès que la commission aura élaboré son projet de préparation du congrès et il tiendra une ultime séance à la veille de la tenue du congrès ».