Si la vie s'y améliore, beaucoup reste à faire. Longtemps considérée comme zone rurale et lieu de passage vers les autres villes de l'intérieur, ce gros bourg qui prend désormais des dimensions de grande ville, s'organise en se donnant des moyens pas toujours adéquats sans doute, mais qui ont tendance à ériger peu à peu cette grosse bourgade en exemple pour les autres communes et daïras. Les résultats ne se sont pas fait attendre. On peut aisément voir que la ville change et que de gros efforts sont entrepris par l'APC et le mouvement associatif local pour rendre la vie quotidienne un peu plus agréable aux habitants, notamment en déclarant la guerre à un environnement jusque-là délabré et pollué par la juxtaposition de divers problèmes liés en partie à une démographie galopante et à l'afflux massif de nouveaux locataires venus spécialement de la grande ville de Constantine, laquelle croule pratiquement sous le double poids de l'âge et du nombre et d'un indicible engorgement. El-Khroub, qui a pris conscience des dangers nés d'une trop forte démographie et d'un surnombre de nouveaux arrivants, s'attache à travers les récentes constructions à limiter les dégâts occasionnés. A l'époque du grand boom des années 70-80, El Khroub n'était qu'une banlieue déversoir. Tenant ainsi compte des nouvelles donnes sociales et économiques qui donnent la possibilité à chacun de s'implanter là où il l'entend, ou plutôt, là où on le lui indique. C'est pourquoi, avec sagesse d'ailleurs, l'option construction à l'horizontale fut préférée à la verticale qui aurait pu amener une promiscuité et les multiples problèmes inhérents. Mais demeure la grande question: celle qui «titille» l'esprit des responsables locaux et les empêche de rester les bras croisés. C'est cette idée-force ou idée centrale léguée par l'ancien premier magistrat du Khroub dont la fonction première était celle d'un homme de la Santé. Depuis, ce legs fait toujours couler beaucoup d'encre, de commentaires, de propositions et de contre-propositions. On a fini, enfin, par créer un centre de santé communautaire, outil indispensable si l'on en croit le professeur J.P.Granguaud conseiller au ministère de la Santé en visite au Khroub, qui affirmera lors de son inauguration qu'il s'agit là d'une structure intermédiaire «capable de promouvoir la santé communautaire au sein de la ville d'El-Khroub», renchérit le professeur Aberkane (l'ancien maire). Et le centre de santé communautaire (C.S.C) vit le jour, dirigé actuellement par le très dynamique docteur Abdelhamid Haroun. Ce centre qui s'est offert un bulletin de communication s'attèle malgré de très faibles moyens à sensibiliser son monde mais s'avère insuffisant, au vu des tâches qui restent à faire car, le concept global de ville-santé tel que défini par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'est pas une simple sinécure. Il faudra d'abord travailler dans un environnement favorable, ce qui est loin d'être le cas. Défi pour défi (le dernier numéro du bulletin du CSC est intitulé le «Défi du Khroub») le comité communal de l'environnement vient greffer son action sur celles de l'APC et du centre de santé. Il sort sur le terrain avec ses maigres moyens et organise une journée d'étude avec la contribution de médecins, directeurs d'écoles, d'ingénieurs, de représentants d'associations, de comités de quartier et d'universitaires de renom qui chacun dans sa spécialité fournit une riche communication autour du thème générique: «La préservation de l'environnement». Cependant, l'idée-force reste à ce jour difficilement réalisable malgré la bonne volonté des uns et des autres. Il faut dire que si la santé s'acquiert par la propreté, cette dernière ne peut avoir lieu que si la population s'y attèle. Or, la réalité est là, palpable. Certains citoyens réticents handicapent vite les quelques services ayant la charge du nettoiement. La tâche reste ardue pour l'avenir de cette commune. Il lui appartient de repenser tous ses schémas en gardant un oeil sur les réalités du terrain.