Ayant hérité d'une composante hétéroclite, ces Assemblées communales n'arrivent pas à se doter d'un exécutif. La problématique de l'installation des exécutifs communaux n'en finit pas de secouer certaines assemblées élues dans la wilaya de Béjaïa. Elles sont près de la moitié à vivre des situations de blocage qui ne sont pas sans porter un coup à leur fonctionnement. Le développement local est ainsi sacrifié sur l'autel des considérations partisanes. Dur, dur le pluralisme, vu sous cet angle. Ayant pour la plupart d'entre elles hérité d'une composante hétéroclite, les municipalités de Béjaïa peinent à se doter d'un exécutif. Si la loi règle le problème de la présidence octroyée de fait au parti majoritaire et en cas d'égalité au parti ayant obtenu le plus fort reliquat de voix, il reste que la même loi souffre d'une insuffisance dès qu'il s'agit d‘élire les membres de l'exécutif. Les sessions d'Assemblées communales se suivent et se ressemblent sans pour autant arriver au bout du tunnel. Chaque fois qu'un exécutif est proposé par le président de l'APC, il bute sur le refus de l'opposition, qui dans certains cas donne l'impression de s'opposer pour s'opposer. Alors que l'ensemble des élus s'est engagé durant leur campagne à ne pas bloquer, l'on se rend compte aujourd'hui que ce n'était que des promesses. L'exemple d'Amizour est assez illustratif. La seconde réunion pour l'installation de l'exécutif communal s'est terminée en queue de poisson, faute d'un consensus entre les élus. Cette tentative avortée est, on ne peut mieux, le signe du malaise profond qui a commencé à s'installer déjà lors de la campagne électorale. Le président de l'APC issu de la liste indépendante «Fidélité» a obtenu trois sièges, mais il est à constater qu'il n'arrive toujours pas à se mettre en position de force, donc à former son exécutif. La main tendue de l'ex-parti unique reste insuffisante. Il faut trouver le sixième siège qui reste pour arriver à une majorité des 11 sièges que compte cette assemblée. Une autre alliance est nécessaire, c'est même l'unique clé de déblocage. Pour cette dernière assemblée générale extraordinaire, le président de l'APC a soumis à l'Assemblée, d'ailleurs présente à son grand complet, les délégués spéciaux ainsi que la composante des commissions communales. Outre ces quatre premiers points, il était aussi question pour les onze élus de discuter de la répartition de la subvention allouée aux clubs sportifs, des contrats de location des droits de place et de stationnement ainsi que de la taxe d'abattage pour l'année 2008. Mais, au grand étonnement de l'assistance, seuls 5 élus dont le président de l'APC ont approuvé l'ordre du jour devant l'opposition des six autres élus: 2 du MEN, 2 du FFS et deux indépendants. Un coup de théâtre qui rappelle ce qui se passe un peu partout dans certaines communes. Aujourd'hui, le risque de voir certaines municipalités boîter jusqu'à la fin du mandat est plus que présent. Le passé récent l'atteste. Des dizaines d'assemblées issues du scrutin partiel ont fonctionné avec un président d'APC solitaire sur tous les fronts. Ce qui aura causé des ravages sur le développement local et la prise en charge des préoccupations citoyennes. Une main ne peut applaudir seule.