Le chef de l'Etat a eu droit, au deuxième et dernier jour de sa visite à Tamanrasset, à un bain de foule sous haute surveillance, et ce, malgré le froid glacial qui y régnait. Pour une première, la fouille a été de mise. “Les choses sont claires !” Souriant, l'air serein et déterminé à achever sa visite sur un rythme marathonien, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a mis fin au suspense qui planait depuis plusieurs mois sur son intention de se présenter à la présidentielle de 2009 pour briguer un troisième mandat. La déclaration du Président, la seule attendue depuis deux jours par les professionnels des médias, ne souffre d'aucune ambiguïté. D'abord, il y a la manière. Le propos de l' hôte de la capitale du Hoggar, en réponse à une consœur qui cherchait à lui arracher une déclaration politique, se veut une “assurance” à ses relais et soutiens qui font de l'échéance de 2009 leur cheval de bataille. Ensuite, il y a l'opportunité quand on sait que le chef de l'Etat voulait à tout prix répondre à ses détracteurs que sa santé est bonne et que son ambition de se porter candidat du parti majoritaire est plus que jamais d'actualité. À l'heure de son premier bilan, pour son second mandat à la tête de la présidence de la République, le locataire d'El-Mouradia a eu à un bain de foule extraordinaire à In- Salah où des milliers de personnes scandaient : “Ouhda thalitha y a Bouteflika”, (troisième mandat, ndlr). Placé sous haute surveillance, cet énième bain des foule à Tamanrasset a été un autre témoin que M. Bouteflika a coupé court aux sollicitations du parti de Belkhadem qui lui demande de procéder à la révision de la Constitution en urgence, et partant le plébiscite comme candidat incontournable pour la présidentielle de 2009. Hier encore, le chef de l'Etat a insisté sur les délais de réalisation de tous les projets qui lui sont chers dans la région. Et à chaque fois, M. Bouteflika signifiait à ses ministres que l'heure des bilans a sonné et qu'il devra honorer son pari lancé lors de la campagne électorale de 2004. Pour revenir à la visite du Président à In-Salah, celle-ci, contrairement à celle de la ville de Tamanrasset, a été caractérisée par un dispositif sécuritaire plus qu'impressionnant. Des hélicoptères étaient même parqués à l'aéroport de cette ville distante de 750 km du chef-lieu de Tamanrasset. Pour une première, la fouille était au rendez-vous. Y compris les journalistes qui accompagnaient la délégation et qui, munis de badges, étaient soumis à une fouille systématique. Et si toutes les issues étaient bouclées et l'itinéraire du Président était hautement protégé, il n'en demeure pas moins que des troupes supplémentaires ont été déployées aux alentours de la ville. Il faut reconnaître, à ce propos, que le QG des terroristes, à savoir djebel Arak, est à quelque 200 km de In-Salah, ce qui est insignifiant pour le groupe armé qui active dans cette région. Malgré le froid glacial qui a régné sur cette ville du Sud, le Président, vêtu d'un burnous et d'une chachia, a sillonné près de vingt sites, dont le projet de transfert de l'eau potable vers Tamanrasset, situé à 70 km de In-Salah. F. B.