L'Alliance atlantique n'envisage pas d'initiative ou de présence, à l'image du commandement militaire américain pour l'Afrique, Africom. La situation sécuritaire au Sahel et en Afrique du Nord préoccupe l'Otan. Les derniers attentats terroristes perpétrés dans la région «constituent un souci majeur» pour l'Alliance atlantique. Le secrétaire général de cette instance, Jaap de Hoop Scheffer, a déclaré que l'Otan est inquiète face à la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique. Il a appelé à renforcer les chances de coopération afin de faire face à ce fléau. Dans cette optique, il a indiqué, jeudi dernier au siège de l'Otan, que le Dialogue méditerranéen «DM» place la coopération antiterroriste au centre de ses préoccupations. «Les attentats commis dans la région méditerranéenne ou au Sahel constituent toujours un grand souci pour l'Alliance», a t-il indiqué à l'APS. M.Scheffer a estimé que la seule méthode et l'unique moyen de lutte contre le terrorisme reste le dialogue méditerranéen (qui regroupe l'Otan -26 pays- et 7 pays de la rive sud de la Méditerranée: Algérie, Maroc, Mauritanie, Tunisie, Egypte, Jordanie et Israël). «Le seul cadre de coopération pour la lutte antiterroriste dans ces régions reste le dialogue méditerranéen», a-t-il insisté. Depuis sa création en 1994, le DM a pour objectif majeur de «contribuer à la sécurité et à la stabilité de la région». Lors des différentes rencontres des 26+7, les sujets sensibles liés notamment à la sécurité ont été abordés. L'Occident est conscient de l'importance de la stabilité de cette région pour s'assurer une meilleure protection. Leur slogan fétiche reste «La sécurité en Europe est étroitement liée à la sécurité et la stabilité en Méditerranée». La lutte antiterroriste a toujours occupé une place importante dans l'ordre du jour des différentes rencontres des 26+7. Lors de la deuxième réunion ministérielle de ce Dialogue, tenue au siège de l'Alliance à Bruxelles, en décembre dernier, les deux parties avaient réaffirmé «fortement» leur attachement à ce cadre de coopération. Toutefois, même préoccupé par la situation sécuritaire dans la région, M. de Hoop Scheffer a réaffirmé que l'Otan n'envisage pas une quelconque initiative ou présence, à l'image du commandement militaire américain régional pour l'Afrique, Africom, que Washington tente d'implanter dans le Sahel. La même source s'est, toutefois, montrée «compréhensive». Le secrétaire général de l'Otan a annoncé que l'Alliance reste «respectueuse des spécificités» de chacun des sept pays du sud de la Méditerranée. Plus explicite, il a tenu à rassurer que l'Otan «respecte le choix du niveau de coopération que chaque pays du Dialogue méditerranéen se fixe». Selon lui, chaque pays est libre de choisir «à la carte» son niveau de coopération avec l'Alliance atlantique. Avec cette énième déclaration, l'Otan réaffirme, indirectement, son attachement à l'action militaire au sein du Dialogue méditerranéen. C'est le même souhait partagé par quelques autres pays européens. Les pays de la rive sud de la Méditerranée posent, quant à eux, la question de l'équilibre entre la dimension militaire et celle politique des opérations pour lutter contre l'instabilité dans cette région. Abordant, enfin, les priorités de l'Otan pour 2008, son secrétaire général a indiqué qu'outre ses engagements traditionnels, l'Alliance se focalisera sur la sécurisation (des infrastructures et des voies d'acheminement des sources d'énergie) des approvisionnements en hydrocarbures.