«Le festival n'a plus droit à l'erreur. La barre est placée très haut, la participation des Marocains en est la preuve...», dixit Hachemi Assad. Le rideau est tombé, dimanche dernier, à la Maison de la culture de la wilyaya de Sétif sur la 8e édition du Festival annuel du film amazigh sous le rythme du slogan des supporters du mouvement «Imazighen»: «Nous jubilons de bonheur devant la réussite du festival. Il s'agira pour nous de booster le cinéma dans la région par la création d'un ciné-club, via la formation d'une vingtaine de stagiaires qui constituera, on l'espère, un déclic» déclarera, d'emblée, le commissaire du festival, Si El Hachemi Assad. Le président du jury, Belkacem Hadjadj, dira pour sa part, que le jury s'est félicité de la qualité professionnelle des films, la richesse et la diversité des thèmes traités. «Le jury n'a eu aucune difficulté. Il n'a pas eu à passer au vote». Alors que tout le monde attendait La Maison jaune de Amor Hakkar, c'est le film marocain Squelette de Yassine Fennane qui créera la surprise en remportant le prix du meilleur film doté d'un chèque d'une valeur de 400.000DA, et ce, en raison de «la modernité de son regard de la culture amazighe et ses procédés traditionnels de narration» expliqueront les organisateurs. «Tourné en 15 jours dans la rage, j'ai voulu, à travers ce film, rendre vraiment hommage aux habitants d'Agadir qui m'ont aidé à parler de mon pays» dira le jeune réalisateur. Une mention spéciale est revenue au film documentaire 10 ans déjà de Mokrane Mariche et ce «pour son approche filmique prometteuse». 200.000DA est la valeur du prix récompensant le film Hnifa, une vie brûlée coréalisé par Ramdan Iftini et Sami Allam (Algérie 2007- 52 minutes). Pour la première fois, un prix d'interprétation féminine doté d'un montant de 150.000DA est créé, cependant non attribué. De la même valeur, le Prix de la meilleure interprétation masculine est attribué à Arezki El Bachir et Aït Ali Belkacem. Le Prix spécial du jury, quand à lui, d'une valeur de 300.000DA est revenu au film Mimezrane, la fille aux tresses de Ali Mouzaoui. Enfin, d'une valeur de 200.000DA le Prix du meilleur court métrage est revenu à Eclipse totale de Yacine Mohamed Benlehadj. Une récompense amplement méritée qui vient couronner l'intelligence de ce garçon, doublé d'une sensibilité artistique à part entière. En dépit de toutes les fausses notes qui ont émaillé cette huitième édition du Festival du film amazigh, cette manifestation aura été l'occasion de s'ouvrir aux professionnels, ceci dit, grâce à la «conjoncture» «Alger capitale de la culture arabe 2007» qui a financé en partie ces films. Notons que cette cérémonie de clôture a été marquée par la présence de Zhira Yahi, chef de cabinet et porte-parole du ministre de la Culture. 21 films amazighs entre algériens et marocains ont, en effet, concouru pour l'Olivier d'or. Au programme de ce festival, on notera aussi des projections en plein air qui passeront, ceci dit, quasiment inaperçues. Autre volet important de ce festival est la section formation qui, cette année, a été assurée par des formateurs suisses, le pays hôte dont plusieurs films ont été présentés à un public pour le moins «survolté»... Une nouveauté: le concours du meilleur scénario pour jeunes. 6 projets environ ont été déposés auprès de la commission provisoire pour étude et évaluation. Deux sont sortis du lot. Il s'agit de Tapis traditionnel de Abdelkader Djebou et Aksi de Aksim Imoula. Ces derniers ont gagné une bourse pour le Festival de Cannes, grâce au concours de l'ambassade de France dont Pierre Barrot, l'attaché culturel, présent à cette cérémonie, dira que cette action s'inscrit dans le cadre d'un programme d'échanges entre les jeunes. Enfin, selon M. Assad la prochaine escale se fera à Sidi Bel Abbès, tandis que le futur pays hôte sera la Turquie. A l'occasion de cette cérémonie de clôture, trois courts métrages ont été projetés. Ces derniers sont le résultat du travail, initié à l'occasion de cet événement, encadré par des formateurs suisses.