Lors de la prestation de serment des nouveaux architectes, qui s'est déroulée jeudi au Théâtre de verdure en présence du ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, la présidente du Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa), Mme Houria Bouhired, a dressé un sombre tableau du cadre bâti en Algérie. Elle a estimé que cette situation exige la mobilisation de toutes les énergies, notamment celle de la société civile pour la mise en place de mécanismes adaptés à la correction des tendances actuelles. Concernant l'appel au savoir-faire et à l'engineering étranger, Mme Bouhired a estimé que l'Algérie «a besoin de leurs compétences tout particulièrement pour les projets complexes». Selon elle, des dispositifs appropriés devraient être mis en place pour assurer le transfert de ces compétences et pouvoir en bénéficier. Cela pourrait se faire sous forme d'associations entre bureaux d'études nationaux et étrangers qui sont obligatoires, comme c'est le cas dans tous les pays émergents. Les règles élémentaires de ces échanges sont ignorées en Algérie. Ils se font de façon anarchique. A titre d'exemple, Mme Bouhired regrette que des architectes algériens ne puissent exercer leur profession dans un pays tiers, fusse-t-il maghrébin. Cependant, a-t-elle souligné, les professionnels des autres pays disposent de cette facilité sans exclusive. Ils disposent même d'une priorité et d'une possibilité de négocier leurs honoraires alors que les architectes algériens continuent à être régis selon les dispositions d'un arrêté ministériel datant de 1988. Dans son intervention, le ministre de l'Habitat a informé que son département a engagé «plusieurs chantiers d'élaboration de projets de textes», dont notamment ceux relatifs aux Codes de l'urbanisme, de la construction et au Code de déontologie. Figurent également dans ce programme, selon le ministre, les projets de loi concernant la maîtrise de l'oeuvre et de l'ouvrage et des textes portant règlement des concours.