Evaluation n «Nous constatons de jour en jour une amélioration perceptible des nouveaux projets architecturaux mais cela reste insuffisant.» C'est lors de l'installation du nouveau bureau du Conseil national de l'ordre des architectes sorti du congrès national qui s'est tenu à Alger les 17 et 18 décembre dernier, que Noureddine Moussa a fait cette déclaration jeudi. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme dira ainsi qu'il reste beaucoup à faire par l'ensemble des acteurs et notamment par les architectes qui doivent bénéficier de formations continues pour élever leur niveau. Il a précisé en outre que la loi exige des ingénieurs et architectes de travailler en toute transparence. Les règles déontologiques et l'éthique professionnelle sont en outre des valeurs morales qui doivent accompagner l'architecte dans l'acte de construction, selon M. Moussa qui compte sur cet espace de concertation pour faire respecter ces règles et sanctionner, le cas échéant, les architectes qui violeraient la loi. Rappelant qu'il faut mettre de l'ordre dans cette profession, le ministre a fait remarquer que «personne ne doit plus accaparer la fonction de l'architecte qui est désormais considérée comme le chef de file dans l'amélioration de la production architecturale». «Il est nécessaire de soutenir la ligne de conduite évoquée par la président de la République, lors des assises de l'architecture en 2006, celle d'œuvrer pour l'amélioration du cadre du bâti et la revalorisation du paysage urbain de nos villes», a-t-il précisé. M. Moussa a rappelé, par ailleurs, que les constructions sont trop importantes pour céder à la facilité et à l'anarchie. L'aspect esthétique doit, selon lui, être pris en considération pour préserver le cachet architectural et les spécificité de chaque région que constitue le tissu urbain tel que casbas ou ksour et bien d'autres constructions qui doivent également répondre aux conditions atmosphériques. Il n'est plus tolérable, selon le ministre, de permettre encore des constructions en parpaing comme cela se fait actuellement dans les régions des Hauts-Plateaux et du sud du pays. Noureddine Moussa a fait remarquer en outre, que le vieux bâti est une autre question complexe qui nécessite un diagnostic spécifique car selon lui, chaque bâtiment a ses spécificités. Concernant la loi sur le parachèvement des constructions inachevées dans les délais impartis, il dira qu'un bon nombre de propriétaires ont pu mener des actions de régularisation et d'accès aux crédits conformément à la loi en question. De son côté, Khelil Benboulaid, le nouveau président du Conseil de l'ordre, s'est désolé de l'état de la gestion urbaine, «je ne suis pas fier du bâti construit après 1962». Il a insisté sur «la responsabilité historique» de l'architecte devant la société dans son ensemble et en matière de conception architecturale et du choix des matériaux de construction.