Etape n «On a gagné le pari de la quantité, nous lançons, à compter de ce jour, un autre défi concernant la qualité», a déclaré jeudi, Noureddine Moussa. Le ministre s'est dit fier du taux de réalisation des projets atteint dans un délai limité et précis : «Nous sommes à la fin du programme colossal 2005-2009 relatif à la réalisation des projets lancés sous le parrainage du président de la République Abdelaziz Bouteflika, aujourd'hui nous avons gagné la bataille de la quantité il reste celle de la qualité dont souffre le bâtiment.» Il a expliqué que les résultats obtenus jusque-là sont très satisfaisants grâce à la participation de tous, à commencer par le financement du gouvernement ainsi que le bon encadrement et le suivi de ces projets. S'adressant aux architectes à l'occasion de la sortie de promotion de 1 300 architectes, baptisée au nom du défunt Mohamed Maghlaoui à l'hôtel Hilton, le ministre a été ferme en affirmant : «Vous devez mettre en synergie vos moyens, regrouper vos efforts et capacités pour la création de vrais bureaux d'étude.» Et de poursuivre : «Il n'est plus question à l'avenir de penser aux cabinets, mais plutôt aux véritables bureaux d'études qui fonctionneront selon les standards internationaux et en collaboration avec les ingénieurs en génie civil et d'autres ingénieurs en vue de promouvoir la spécialisation architecturale.» Le ministre dira en outre : «A partir de ce jour votre mission vous incitera dans la prochaine étape, à veiller sur la créativité et la technicité des futurs projets.» «L'architecture est la locomotive de la construction, et le projet de construction est un scénario ou une symphonie dans laquelle le chef d'orchestre est l'architecte», a-t-il martelé. Abondant dans le même sens, le président du Conseil national de l'ordre des architectes, (Cnoa), Khaled Benboulaïd a souligné l'importance d'aller vers la qualification et le professionnalisme. Il a expliqué que les immeubles construits jusque-là souffrent énormément sur le plan de l'esthétique des façades et de l'architecture. D'où l'urgence, ajoute-t-il, de relever le défi de la qualité dans le cadre notamment de l'assainissement de la profession. Il a émis le souhait de retourner à la formule des cabinets d'architectures à la place des bureaux d'études existants sous plusieurs formes : Eurl, Sarl, bureaux individuels, etc. Il affirme que l'Algérie compte près de 3 500 bureaux d'études répartis à travers le territoire national à raison de 1 à 2 bureaux par wilaya. Néanmoins, il a affirmé qu'«il existe un nombre exorbitant de faux architectes ce qui entraîne un taux inestimable de manque à gagner pour l'Etat». Concernant l'attribution des projets aux bureaux d'études étrangers, dénonçant la concurrence déloyale de ces derniers, il a précisé que «la plupart des projets confiés aux architectes étrangers sont attribués moyennant des pots de vin». Et de poursuivre que ces projets sont suivis par des architectes algériens sur le terrain et que la présence des étrangers n'est que sur papiers. Par ailleurs, il est important de souligner que près de 4 000 architectes sont inscrits dans le tableau du Conseil national de l'ordre des architectes.