Le mouvement de protestation déclenché par les lycéens est en train de se forger une sacrée réputation. Les revendications lycéennes étaient au coeur de l'intervention de la porte-parole du Parti des travailleurs, hier, à Zéralda. Elles forcent l'admiration des partis politiques. La première responsable du PT n'a pas tari d'éloges sur les potaches grévistes. «Quand on entend leurs revendications, on ne peut qu'y adhérer.» Le slogan: «Nous refusons d'être des cobayes», a marqué l'esprit de Mme Louisa Hanoune. «Il est révélateur d'un profond malaise, mais aussi de la maturité de ces jeunes, préoccupés par un avenir incertain», a-t-elle fait remarquer. «La tutelle doit leur apporter une réponse», enchaîne-t-elle. Pour la première responsable du Parti des travailleurs, ce mouvement de protestation est sain. Il comporte des revendications claires et précises. Les lycéens ne veulent pas être les victimes expiatoires de programmes surchargés. Menés à une cadence infernale. Ils veulent aussi l'allègement de leurs horaires de cours. Ils espèrent affronter convenablement ces épreuves de l'examen du baccalauréat, qui ont l'air de les terroriser. Mme Louisa Hanoune répond à ceux qui veulent jeter le discrédit sur le mouvement. Ceux dont l'envie de le diaboliser ne manque pas: «Il n'y a pas de manipulation. Le mouvement est circonscrit, et pacifique. Les lycéens ont pour seul bagage, la blouse et le cartable.» La porte-parole du Parti des travailleurs ne pouvait être plus claire. Cela a fonctionné comme une traînée de poudre à travers le territoire national. Les pouvoirs publics doivent lui tendre une oreille attentive, a-t-elle ajouté en substance. C'est dans le cadre de la réunion de la commission nationale des élus du Parti des travailleurs que Mme Louisa Hanoune a abordé ce sujet brûlant de l'actualité nationale. La rencontre s'est tenue hier à la Mutuelle de Zéralda. M.Taâzibt, membre du comité central du Parti des travailleurs, en a tracé les contours: «Il s'agit d'une rencontre d'évaluation, deux mois après les élections du 29 novembre 2007. Parmi les recommandations que nous adressons à nos élus, nous insistons sur la nécessité d'établir un état des lieux pour connaître de manière précise le patrimoine de la commune», a déclaré le député du PT à la presse. Le Parti des travailleurs, qui en est à sa première expérience dans la gestion des Assemblées populaires communales, veut éviter tout mauvais départ. C'est ainsi qu'il est demandé aux élus du parti d'éviter d'avaliser, dans la précipitation, les bilans des mandats d'avant leur investiture. Les passifs, en plus clair. A Alger, par exemple, il leur a été demandé de voter en bloc un passif de 21 milliards de centimes avant l'installation de l'exécutif et des commissions permanentes. Aux maires et à leurs adjoints, il est recommandé d'éviter de signer un document sans avoir pris connaissance de l'intégralité de son contenu. La majorité des communes algériennes sont en situation de précarité, les budgets sont insuffisants. L'endettement est permanent. La disparition de centaines d'entreprises publiques a fortement réduit l'assise industrielle de la plupart des wilayas. Et ce sont les préoccupations citoyennes qui encouragent les communes PT à se solidariser avec des communes limitrophes. Les élus du Parti des travailleurs s'appuient sur le chapitre III du Code communal pour mettre en oeuvre «la coopération intercommunale». Dans la transparence et la légalité les plus totales.