Un mal devenu endémique que ces pays ne savent pas par quel bout le prendre tant il a pris des proportions alarmantes. Une conférence de trois jours ayant pour thème «Les moyens de lutte contre la corruption», a réuni hier les responsables de 17 pays arabes à Amman, en Jordanie. Les experts présents en Jordanie vont tenter de cerner la problématique de la corruption afin de trouver les voies et moyens pour renforcer la coopération entre les pays arabes qui participent à la lutte contre ce fléau qui nuit à leur économie et leur développement. Sur les quelque 179 pays recensés ayant des problèmes avec ce phénomène, l'Algérie se distingue, encore une fois, en se classant au 99e rang des pays touchés par la corruption. Elle a ainsi rétrogradé de 15 places, puisqu'elle a occupé le 84e rang en 2006. Cela indique clairement que l'Algérie s'enfonce de plus en plus dans le tourbillon de la corruption sans qu'une solution ne lui soit trouvée. L'indice de la perception de la corruption (IPC) a été estimé à 3 à la fin de l'année 2007, d'après Transparency International (TI). Cet indice est fondé sur 14 enquêtes et sondages différents, il classe les pays sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu). Cette note (3 sur 10) classe l'Algérie parmi les pays les plus corrompus dans le monde. Les promesses ponctuelles de l'Etat de lutter contre cette calamité, mises en avant chaque fois que le sujet est d'actualité, tardent ainsi à se concrétiser. Quant aux pays arabes, nombre d'entre eux enregistrent des indices bas. Cela dit, la plupart se classe en meilleure position que celle de l'Algérie. Cela laisse entendre que l'Algérie est aussi parmi les plus corrompus des pays arabes. Si on établie une comparaison avec les pays voisins, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, l'Egypte...ceux-ci ont enregistré des scores meilleurs que le nôtre, variant entre 3.1 et 6. Seuls la Libye, la Syrie, l'Irak (ce dernier pour les raisons que l'on sait) enregistrent une note moindre que celle de l'Algérie. La coopération avec les pays arabes qui mènent la même bataille pourrait s'avérer bénéfique. Rappelons que l'Algérie était parmi les premiers pays qui ont signé la convention des Nations unies pour la lutte contre la corruption en 2003. Elle a été le troisième pays après le Kenya et le Sri Lanka à ratifier cette convention en 2004. Beaucoup d'analystes affirment qu'il existe un rapport direct entre la corruption et la pauvreté. l'Algérie compte réellement combattre ce mal qui la ronge depuis des décennies, il lui faudra lutter en parallèle contre les facteurs qui l'engendrent.