A défaut d'organiser une marche de solidarité avec le peuple palestinien prévues hier, par l'Ugel, mais interdite par les pouvoirs publics, quelques étudiants ont organisé, hier, un sit-in dans l'enceinte de la Fac centrale. Un important dispositif de sécurité a été déployé tôt dans la matinée au centre d'Alger à travers tous les axes menant à l'université en question et ce, pour empêcher tout débordement hors de l'enceinte universitaire. Des camions de CNS et un autre muni d'un canon à eau ont pris position devant la Fac centrale, qui devait initialement être le point de départ de cette marche vers l'APN. L'accès à la Fac était minutieusement filtré et strictement interdit aux étudiants externes. Cette mesure a empêché des étudiants venant de Blida, de Ben Aknoun, de Bouzaréah... de se joindre au mouvement de protestation. Ceux-ci ont décidé d'improviser une marche, mais ils sont aussitôt quadrillés par les forces de sécurité. Les organisateurs ont évité le pire entre jeunes manifestants et éléments de brigade anti-émeutes. Par ailleurs, les étudiants piégés à l'intérieur de l'université ont connu le même sort en voulant franchir le portail de l'enceinte. «La réaction des pouvoirs publics est incompréhensible. En interdisant une marche pourtant pacifique pour soutenir un peuple réprimé, il s'allie aux ennemis des Palestiniens», crie cette étudiante. Des slogans hostiles aux régimes arabes sont scandés. Un jeune surchauffé nous dira: «C'est un dispositif de guerre que les autorités ont installé aujourd'hui. Ils oublient que nous sommes des Algériens et que l'ennemi à combattre est ailleurs.» La colère et l'indignation se lisaient hier sur le visage des étudiants. Le représentant du bureau national rencontré sur les lieux stigmatise les milieux politiques et quelques organes de presse «qui explicitent une récupération politique de notre mouvement par le parti de cheikh Nahnah». «Notre démarche est spontanée, elle n'obéit à aucune échéance, qu'elle soit électorale ou autre», précise-t-il. A 15h30, les éléments de la brigade anti-émeute et le dispositif sécuritaire commencent à déserter les lieux. La marche comme prévu n'a finalement pas eu lieu. «On ne croit plus aujourd'hui à des marches pacifiques», nous dira Aâmi Ahmed rencontré dans l'enceinte universitaire. «La position de l'Algérie est claire.» Elle a été d'ailleurs exprimée par le ministre de l'Intérieur dans une récente déclaration: «On ne soutient pas la Palestine à partir de Didouche, mais en allant combattre aux côtés des Palestiniens».