Bien que disposé à partager le pouvoir, Soltani reste dans le collimateur de ses rivaux. Les manoeuvres autour de la succession de Soltani à la tête du MSP ont bel et bien commencé. «Par tradition et moralité, les candidats ne se présentent pas d'eux-mêmes», nous a expliqué hier, Abderrehamne Saïdi, vice-président du MSP. «Ce sont les membres du conseil consultatif qui les incitent à postuler au poste de président», ajoutera-t-il. Le coup de starter de la course au siège qu'occupait Soltani depuis la mort du défunt Cheikh Nahnah, a été donné il y a une semaine, quand le conseil consultatif avait décidé de modifier la procédure de désignation des membres de la commission de préparation du congrès national. «Cet amendement, adopté à la majorité, stipule d'élire les membres de la commission de préparation du congrès par les membres du conseil consultatif. Auparavant, les membres de ladite commission sont désignés par le bureau exécutif du parti», expliquera Saïdi. Il est clair que cet amendement intervient pour empêcher Bouguerra Soltani de désigner ses proches collaborateurs au sein de la commission devant préparer le congrès national du mouvement, prévu le 26 mars prochain. Si les figures les plus en vue du MSP s'abstiennent, du moins pour le moment, d'afficher leurs intentions, il n'en demeure pas moins que les intéressés sont nombreux. A se fier aux rumeurs émanant de l'entourage de ce parti, Abdelmadjid Menasra postulera à la présidence. Ce dernier est considéré comme le rival numéro 1 de l'actuel leader du MSP. En effet, Menasra a eu à manifester, à plusieurs reprises, son opposition quant aux choix politiques de Soltani. Les rapports avec les chefs de partis de l'Alliance et ses déclarations au sujet de la corruption ont été, entre autres, les points ayant été en défaveur du président sortant. D'autres noms, à l'exemple de Mokri et de Saïdi, ne sont pas à écarter de la course. Ces figures jouissent d'une certaine estime auprès des cadres et militants, dit-on encore dans l'entourage de cette formation politique. Il faut dire que l'adoption, à la majorité, de l'amendement précité vient confirmer que Soltani ne pèse pas lourd au sein de l'instance consultative. Un fait qui l'a mis dans l'obligation de pêcher ailleurs. «Il a envoyé des émissaires dans les différentes wilayas du pays pour s'assurer du soutien des instances locales», indiquent des sources proches de la directions du MSP. Par ailleurs, Saïdi nous fera savoir que l'idée de la «direction collective sera tranchée lors du congrès national qui constitue l'instance suprême du mouvement». Soltani, faut-il le rappeler, s'est montré accueillant à l'égard de ce mode de gouvernance, proposé au cours de la dernière réunion du conseil consultatif. Bien que disposé à partager le pouvoir, Soltani demeure dans le collimateur de ses rivaux. «Ils veulent l'écarter carrément de la direction du parti», soutient-on dans l'entourage du MSP.